La question de l'offertoire

Le Forum Catholique

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Abbé Claude Barthe -  2010-11-30 19:40:49

La question de l'offertoire

Je conviens que l’adjonction de l’offertoire traditionnel dans la messe nouvelle est le point qui fait le plus de difficulté. Tous les partisans officiels de la Réforme de la réforme conviennent que ce serait une bonne chose. Un certain nombre d’entre eux seulement disent que c’est déjà possible. Les arguments en faveur de cette dernière thèse se résument à ceci :
- Si le terme « offertoire » a été remplacé par « préparation des dons » dans l’Institutio generalis Missalis romani , le terme demeure dans la possibilité d’une procession pour apporter les dons qui peut s’accompagner du nom d’« offertoire » ;
- Par ailleurs, les prières de la présentation des dons doivent normalement être dites en silence (rubrique 17 de l’Ordo missae). En fait, l’inclusion dans l’acte liturgique même de prières et d’attitudes de piété qui visent en premier lieu (mais pas uniquement) la préparation pénitentielle du principal ministre est on ne peut plus traditionnelle.
- Argument qui peut paraître tiré par les cheveux, mais qui est juridiquement important sur le fond : une des principales confirmations de la non-suppression de la messe romaine traditionnelle affirmée par le Motu Proprio Summorum Pontificum se trouve concrètement dans le fait que son élément principal, le canon romain, a été conservé au titre de première prière eucharistique par le missel de 1969 (cf. Nicola Bux). S’agissant de prières dont la caractéristique est d’être des gloses des grandes prières sacerdotales comme les oraisons, la préface, la prière eucharistique et le Pater, peut-on écarter que la permanence de la première eucharistique traditionnelle englobe la permanence de la glose secrète qu’en constitue l’offertoire ?
- Et surtout, on peut invoquer la coutume : de nombreux célébrants ont pris ou conservé l’usage de dire les prières de l’offertoire traditionnel au moment de l’offrande des oblats, sans que l’autorité ecclésiastique l’interdise jamais. On est donc en présence d’une coutume précisant la loi liturgique en cours de formation.

La supplique en faveur de l’abolition de l’indult pour la communion dans la main est une excellente idée. Je la signe par avance des deux mains.

Quant aux dossiers sur lesquels travaillent les collaborateurs du cardinal Cañizares, je ne saurais vous dire. Sans trop m’engager : je pense qu’ils s’inquiètent pas mal de leur impuissance, jusqu’à ce jour, à réprimer les plus criants abus.

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