Je n'ai dans mon intervention à l'Assemblée fait aucune citation qui puisse directement être reliée à une position religieuse. Cela est pratiquement interdit dans notre pays...
Il m'a semblé plus habile de m'appuyer directement sur Kant et sur l'idée de loi morale universelle, mais je faisais aussi d'une façon encore plus éloignée d'une pensée religieuse, allusion à Voltaire. Il est vrai que ma distinction entre l'état et le comportement était, elle, tirée des textes du Cardinal Ratzinger à ce sujet, mais je ne l'ai pas dit, par prudence. Effectivement, mes idées politiques sont en grande partie tirée de Jacques Maritain et singulièrement de l'homme et de l'état, c'est-à-dire d'une pensée essentiellement fondée sur la hiérarchie des normes dans laquelle les valeurs du droit naturel s'imposent à celles du droit positif, mais ne suffisent pas à répondre à l'espérance humaine et à son interrogation sur les fins dernières. Cela dit, il n'y a pas de véritable contradiction entre Kant et Maritain dans l'organisation de la société. Dans les 2 cas, il s'agit bien d'une démocratie définie par la morale. Notre actualité tend d'ailleurs de plus en plus à leur donner raison.
On m'a à plusieurs reprises suggéré que mon argument kantien pouvait se retourner contre le célibat ecclésiastique. Je vais sans doute vous étonner en vous disant que je ne suis pas un partisan acharné du célibat des prêtres. Mais ce n'est pas le problème car la chasteté, lorsqu'elle est respectée, n'est nullement le choix d'une sexualité contre-nature, mais une ascèse. |