Un dilemne: ni révision du missel de 1962, ni extension qui remplacerait les célébrations actuelles

Le Forum Catholique

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Athanase -  2010-11-30 16:19:34

Un dilemne: ni révision du missel de 1962, ni extension qui remplacerait les célébrations actuelles

Le dilemne est bien là: d'un côté, un missel de 1962 (pardon: 1964, si l'on tient compte de quelques ajouts sous Paul VI) préservé (voir les dernières décisions de la Commission Ecclesia Dei), mais, de l'autre, une quasi certitude qu'il ne pourra se substituer à l'ensemble célébrations actuelles (jusqu'à quel pourcentage pourra-t-il aller ? 20/30%). Même le travail de la grâce ne pourra complètement supprimer toutes les manières et habitudes. On peut dire qu'il existe un "acquis" 1969: on pourra rectifier les usages (autel face à Dieu, communion dans la bouche), réingurgiter des textes (l'ofertoire traditionnel est le premier qui vient à l'esprit...), mais il en restera toujours quelque chose. Par exemple, il est peu probable que l'on revienne au silence du canon ex toto, ni même à une récitation intégrale de la messe en latin. Dans le meilleur des cas, on pourrait l'espérer pour le canon ou, à défaut, pour les paroles de consécration. Mais on imagine déjà les sacrifices, les réticences, voire les résistances.

Même redressée, même corrgée, la réforme liturgique n'empêchera pas la diffusion d'une certitude qu'il y a bien eu un "avant" et un "après".

Si je devais oser une comparaison - ô imparfaite et je m'en excuse -, on peut rapprocher l'attitude des traditionalistes à celle des émigrés ayant retrouvé la France sous la Restauration: leur attachement à l'Ancien régime ne les a pas empêché d'accepter les départements, le système métrique, un régime représentatif avec assemblée élue au suffrage censitaire, la nationalisation des biens du clergé (querelle du million), le Code civil de 1804, etc. A contrecoeur, ils furent rapidement contraints au principe de réalité.

N'est-ce pas, à long terme, l'esquisse d'un troisième missel, que nos "milieux" redoutent, mais savent inéluctable ?
Paradoxalement, une réforme parfois aussi biaisée, quelquefois vérolée, que celle entreprise en 1969 aura néanmoins laisser sa marque.


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