Dimanche-où en est la loi?

Le Forum Catholique

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Michel Fauquier -  2009-03-23 20:06:35

Dimanche-où en est la loi?

Cher ami,

mes compétences n'atteignent malheureusement pas jusqu'aux limites de l'Europe - du moins en ce qui concerne la question du dimanche. Pour ce qui est de la situation française, déjà fort embrouillée, voilà ce que l'on peut dire à ce jour:

- il s'agit formellement d'une "proposition de loi" et non d'un "projet de loi" ce qui, voudrait laisser accroire que c'est le Parlement qui est à l'origine de cette affaire... mais cela supposerait qu'il y ait un Parlement et je ne suis pas bien sûr que ce soit bien le cas. J'observe en effet, comme tous les Français, que les députés n'ont pour fonction, et ceci depuis quelque temps, soit de s'opposer aux projets du gouvernement (opposition), soit de les voter (majorité). Les rêveurs de la majorité (d'ailleurs dite désormais "présidentielle', au cas où les choses n'auraient pas paru assez claires) qui n'avaient pas compris les choses dès le début, le mesurent chaque jour un peu plus: ainsi, après que M. le Président de la République eut annoncé que la France réintégrait le commandement de l'OTAN, les députés étaient invités... à se prononcer sur une décision... déjà prise, et, M. le Premier Ministre engageait sa responsabilité pour qu'il soit une fois encore bien clair que les députés (au moins ceux de la majorité) n'avaient que deux solutions: voter "oui"... ou voter "oui"! à la surprise générale ils ont voté... oui! Alors, qui croira que la "proposition de loi" sur le repos dominical ne soit rien d'autre qu'un "projet de loi" masqué dont on veut faire porter la responsabilité aux députés. C'est pour moi la preuve que le gouvernement n'est pas très fier de cette affaire et qu'il ne faudrait pas grand chose pour qu'il tente de sortir de l'ornière qu'il a lui-même creusée en se précipitant un peu trop vite sur les traces du Président.
- pour ce qui concerne la chronologie: après un ratage dû aux précipitations présidentielles de l'avent, la proposition a été repoussée aux calendes grecques par un barrage d'amendements, y compris de la majorité, le 14 décembre dernier; n'ayant aucun goût pour les calendes grecques, mais pas non plus pour le réalisme, M. le Président de la République a alors exigé que le texte fût voté "avant la mi-janvier". Alors que la crise achevait d'exploser au nez de l'économie mondiale, le gouvernement a admis que la question du repos dominical n'était pas, je cite "la plus urgente des priorités", ajoutant immédiatement que le "projet de loi" (remarquez le changement de vocabulaire) n'était pas abandonné (le souvenir cuisant du recul-retrait de la réforme du lycée, précisément en décembre, était encore tout frais). Dans le même temps, M. Copé concoctait une nouvelle mouture du texte selon la méthode des petits pas: on limiterait les ouvertures dominicales à huit dimanches (contre quatre actuellement) et aux "zones touristiques". En France, cette proposition prête à rire: quelle région, même reculée n'est pas "touristique", et quand on sera passé de quatre à huit dimanches... pourquoi ne pas passer de huit à douze...? Vaste plaisanterie.
- alors aujourd'hui: les universités ont pris la suite des lycées, et l'actualité sociale est plutôt chargée, sans compter la proximité des Européennes. Tout laisse penser que rien ne bougera d'ici-là (juin). Tout est à craindre après, surtout que les Français seront en vacances... les dernières?
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