Pourquoi un livre "noir et blanc" ?

Le Forum Catholique

Imprimer le Fil Complet

Rémi Fontaine -  2009-03-02 18:36:44

Pourquoi un livre "noir et blanc" ?

Cher Meneau, comme vous devez le savoir, ce Livre « gris foncé » (car il y a plus de noir que de blanc !) fait suite au Livre noir des évêques de France (2006) selon une suggestion du cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, à l’auteur et à l’éditeur pour « un éventuel tome 2 » nuancé par d’autres lectures, citations ou actions épiscopales ! Le fait est qu’ici ou là, depuis peu (avec l’accession au souverain pontificat de Benoît XVI), le ton commence à changer. Pas assez fort encore et suffisamment en chœur cependant pour couvrir cette « Eglise par omission » induite dans le premier volume : cet épiscopat tétanisé par le politiquement correct et captif d’une malsaine collégialité, tel que le décrit Mgr Gaidon dans ses mémoires. D’où cette nouvelle chronique d’un paroissien du bout du rang, émaillée de quelques exemples plus contrastés. Et prolongée aussi par une réflexion qui se veut constructive sur l’engagement des chrétiens en politique pour sortir du piège de la laïcité.
L’évolution est donc bien réelle, même si elle est très lente. Dieu seul sait quand pourra être écrit un « Livre blanc » ou les fioretti des évêques de France, c’est-à-dire quand la plupart des évêques useront du « langage rugueux et prophétique des témoins, annonciateurs d’une Parole qui est un glaive », comme dit Mgr Gaidon.
Je voudrais, par ailleurs, faire une précision sur le genre littéraire de mes deux livres : c’est une chronique religieuse (journalistique) des toutes dernières années (un peu plus pour le Livre noir) en forme de patchwork. Mis ensemble selon un certain ordre, les éléments de ce patchwork visent à donner un échantillon représentatif de « l’Eglise qui est en France », davantage qu’un rapport historique d’ensemble prétendant à une certaine exhaustivité. Agissant à la manière de l’induction ou du sondage, il s’agit de rassembler, ordonner et commenter suffisamment de cas concrets pour conclure avec pertinence à la déficience générique de ce que j’appelle l’ « Eglise par omission ».
Ajoutons que, sous forme de « clefs » et de « pistes », j’essaie également, à l’entrée et à la sortie de l’ouvrage (mais aussi tout au long des chapitres), d’apporter des éléments de réflexion ou de critique constructive pour sortir ensemble, évêques et fidèles, de la crise de l’ « exculturation » du catholicisme en France.

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=7469