Alain Sanders a lu "Les Angéliques"

Le Forum Catholique

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XA -  2009-02-27 12:55:32

Alain Sanders a lu "Les Angéliques"

Yves-Marie Adeline
“Les Angéliques”



Yves-Marie Adeline est, à bien des égards, un homme étonnant. Et notamment parce que, à contre-courant, il écrit – et publie – des poèmes (1) et, récemment, un très beau drame en cinq actes, Marie-Antoinette. A savoir deux genres qui, dans un pays où on lit de moins en moins (et aussi de plus en plus mal), n’ont plus guère droit de cité.

On se souvient, pour ne prendre que cet exemple, de la force du Manteau d‘étoiles (Editions de Paris), préfacé par Mgr Wach. Ce nouveau recueil, Les Angéliques (Via Romana), est préfacé par Mgr Wintzer, évêque auxiliaire de Poitiers. Qui dit, d’entrée de jeu, que Yves-Marie Adeline place la barre assez haut : « Les anges ont pour première mission de servir la relation entre Dieu et les hommes : puissent ces pages y contribuer pour leur part. »

La grande et belle idée d’Adeline, c’est de faire parler les anges. Et il les convie tous à ce rendez-vous du Ciel et de la Terre, de saint Gabriel à Yehudiel en passant par Uriel, Sedekiel, Ragovel, les Trônes, les Chérubins, les Séraphins, etc.

Qu’ont-ils à nous dire les anges ? Eh bien, d’abord ce message clair : « Je crois en Dieu créateur du Ciel et de la Terre. » Avec une grande humilité aussi : « Moi Seigneur il n’est pas de démon qui me tente aussi fort / Parce que je ne suis pas saint François d’Assise / Mon âme si petite indécise n’impose pas qu’un démon fasse / Autant d’efforts pour l’arracher à votre paix hélas / Pardon pour cela. »

Il faut tout le culot – mais aussi, en l’occurrence, la foi – d’un poète pour oser passer par la voix poétique pour atteindre le propos théologique. Alors, il y a, bien sûr, l’art d’Adeline qui cisèle, mêle, entremêle, tisse, tricote les mots comme pouvait le faire un Péguy. Mais il y a aussi cette approche des mystères comme portée sur des ailes. Celles des anges assurément.

Tout serait à citer de ce livre qui ne ressemble à aucun autre. Mais l’on aime tout particulièrement les « chapitres » consacrés à saint Gabriel et à saint Michel. Peut-être parce qu’ils sont les anges les plus « connus ». Gabriel, l’ange de l’Annonciation. Michel, l’archange porte-glaive qui a vaincu Lucifer, mais si présent dans les rendez-vous historiques de la France, fille aînée de l’Eglise : « Alors, ils ont gardé leur équipement / Et leur épée de flamme et tout le fourniment / Et leur hymne guerrier Saint ! Saint ! Saint ! est le Seigneur / Dieu des armées ! / Et c’est ainsi qu’ils ont donné sa noblesse au métier militaire / Pourvu selon Péguy que ce fût par une juste guerre. »

Depuis quelques années, l’angélogie est redevenue – et pas toujours pour le meilleur – de mode. Mais Adeline ne se situe pas dans ce courant de circonstance. Il sait et il rappelle que les anges sont le bras de Dieu. Et la promesse sur nos épaules de pécheurs.

(1) Et de la poésie religieuse de surcroît.

• Via Romana, 5, rue du Maréchal-Joffre, 78000 Versailles.

ALAIN SANDERS


Article extrait du n° 6790 de Présent du Samedi 28 février 2009
http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=7449