Quelle morale à cette histoire ?

Le Forum Catholique

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Aétius -  2008-12-03 21:33:04

Quelle morale à cette histoire ?

Cher monsieur,

J'ai lu avec délectation votre petit livre, qui m'a as amené à réfléchir à plusieurs des problèmes qu'il soulève.

D'abord le côté un peu anachronique de ces deux figures : un évêque aussi caricatural que ce Jacques, de son titre classique monseigneur Gallorme, ne se rencontre plus, ou cela devient une espèce en voie de disparition, du moins dans la génération des prêtres de moins de 50 ans, plus conservateurs que leurs aînés (comment un jeune homme pourrait-il aujourd'hui donner sa vie, en choisissant dans notre société qui prône tout le contraire de vivre le célibat, la chasteté, la pauvreté, l'obéissance, s'il n'avait pas une conception un minimum classique du rôle du prêtre ?). Quant à l'abbé Dubost, on n'en rencontre malheureusement plus, là aussi le temps ayant fait son oeuvre.

Mais surtout, je me suis interrogé sur ce sémillant prélat, médiatique et dans l'air du temps. Il n'est pas antipathique, voire même est sympathique, plein d'humanisme et de sincérité, certes un peu outrancier et condescendant, là où le vieux prêtre de campagne qui fut son professeur de séminaire, que l'on sent gentil et bon, semble dépassé par les évènements et un sympathique résistant passif, incapable d'évoluer, inadapté donc aujourd'hui.

Bref, à qui va votre sympathie et votre soutien entre ces deux personnages, et l'image qu'ils se font de l'Eglise et du christianisme ?

Quelle est par ailleurs la morale de cette petite pièce, si elle est destinée à promouvoir un retour aux fondamentaux de la Tradition de l'Eglise ?

Que penser des différents types de résistance qu'a mis en oeuvre l'abbé Dubost, pour continuer à faire vivre ses ouailles de la grande Tradition de l'Eglise, résumée dans sa liturgie, lente maturation des siècles chrétiens, là où Gallorme symbolise le vent de folie des années post-conciliaires ?

Si en effet tout le monde s'était soumis comme lui à la fin du livre, que devenait l'Eglise, dont le renouveau possible est symbolisé par Henri, ce jeune homme qui veut rentrer au séminaire ?
Si l'abbé Dubost se retire, comme il lui est demandé, Henri sera insruit par Gallorme, et déformé...

Fallait-il à ce moment, le milieu des années 80, entrer en résistance, ouverte, avec toutes les sanctions à la clef, néfastes pour la crédibilité de la justesse du combat mené (en gros l'attitude qu'a choisie Monseigneur Lefèbvre), se soumettre, comme beaucoup de prêtres et de fidèles, qui choisirent l'obéissance, parfois contre ce que leur disait leur conscience, ou encore faire de la résistance passive dans des lieux excentrés, au risque de se retrouver pieds et poings liés dans des réserves d'Indiens que l'on tolère, ne pouvant les faire disparaître, en gros l'attitude de la Fraternité Saint-Pierre et des autres instituts Ecclesia Dei ?


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