Plusieurs questions, demandant plusieurs réponses

Le Forum Catholique

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Myster de Kerpolik -  2006-11-20 17:30:03

Plusieurs questions, demandant plusieurs réponses

Voici les questions que j'aimerais poser au professeur Luc Perrin:

1° Dans son ouvrage "Les catholiques et l'Action Française. Histoire d'une condamnation", Fayard, Paris, 2001, p. 528, Jacques Prévotat rapporte ces paroles de Mgr Gabriel-Marie Garrone quittant le Séminaire de Rome (directeur le R.P. Le Floc'h):"J'ai découvert mes lacunes par rapport aux professeurs formés dans le milieu ... de l'Institut catholique de Lyon. La patrologie m'était inconnue. J'avais un mal fou à replacer l'enseignement des Pères dans leur contexte historique."

Dans ces conditions comment pouvez-vous défendre la Tradition et vous opposer à l'enseignement des premiers siècles de l'Eglise à l'intérieur de la faculté dans laquelle vous enseignez. Le poste de Mgr. R. Minnerath n'est toujours pas pourvu, des candidats de très haute valeur ont été écartés, et les cours d'histoire des premiers siècles de l'Eglise ne sont plus obligatoires sans que vous vous en offusquiez. L'Eglise ne commence pas après la révolution française.

Ma question est simple: Affirmez-vous oui ou non que la connaissance des Pères de l'Eglise d'une part et de l'histoire des premiers temps du christianismed'autre part sont des préalables indispensables à qui veut comprendre le débat actuel sur la Tradition et y prendre une part active? Si oui que faîtes-vous à Strasbourg pour collaborer avec vos collègues de cette discipline?

2°) Pensez-vous que les freins actuels de l'épiscopat français vis à vis d'une libéralisation large et généreuse de la liturgie dite de saint-Pie V relève en partie ou en totalité d'une attitude proche du gallicanisme en ce sens que celui-ci, par ces proximités avec la jansénisme, accorde une large place aux laïcs (cf le rôle de Quesnel) et utilise globalement la distinction entre le droit et le fait. Pour être complet je note, bien entendu le paradoxe, étonnant, que ces arguments ont été reprochés, en leur temps à l'Action-Française, malgré son ultra-montanisme affiché. D'où les paradoxes de l'histoire.

3°) Est-ce que la réticence de l'épiscopat français sur une certaine libéralisation du rite traditionnel n'est pas lié à la vieille accusation d'une collusion entre les fidèles attaché à la messe dite de saint Pie V et les idées anti-modernistes et antidémocratiques de l'Action-Française?

Je rappelerai, à titre de seule preuve ce qu'écrivait le R.P. Yves Congar:"Ce qu'on appelle l'intégrismemais, de façon plus générale, l'opposition à ce qui est ouverture, est toujours en France, à arrière-fond conservateur et anti-démocratique" (p.12) et à propos de Mgr Lefèbvre:"... tout dénonce en lui un homme de droite accordé aux positions de l'ancienne Action-Française" (p. 13) in La crise dans l'Eglise et Mgr Lefebvre, Yves Congar, Cerf, Paris, 1976.

Autrement dit est-ce que la position de l'épiscopat français n'est pas, avant tout, une prise de principe politique pour des raisons religieuses et pastorale en symétrie de ce qui s'était passé pour la condamnation de l'AF où la sanction religieuse pour des raisons eut des répercussions politiques qui prirent le devant dans l'opinion, y compris dans celle des clercs, puis dans l'histoire?



Merci pour vos réponses

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