Sur le Novus Ordo Missae

Le Forum Catholique

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XA -  2006-11-13 19:12:49

Sur le Novus Ordo Missae

Deux questions vous sont posées par Reginald :

En tant que prêtre de la Fraternité Saint-Pierre, vous reconnaissez évidemment la validité du Novus Ordo Missae ; en même temps vous appartenez au courant, largement majoritaire, de la Fraternité qui estime devoir refuser en principe aussi bien toute célébration occasionnelle de la nouvelle messe que toute concélébration eucharistique, y compris lors de la messe chrismale de la semaine sainte. Indépendamment de toute problématique spécifiquement canonique, cette position me semble appeler les deux questions théologiques suivantes :

1. si vous jugez impossible en toute circonstance, pour un prêtre, la célébration de la messe selon les livres de 1969, ce ne peut être que parce qu’une telle célébration comporte une déficience objective, quoi qu’il en soit des intentions subjectives du célébrant. Parfois, on entend dire que les prêtres de la F.S.S.P. revendiquent simplement le droit à une sorte de « témoignage » contre les abus liturgiques ; mais vous conviendrez avec moi qu’une telle justification est bien imprécise, et surtout insuffisante, surtout lorsqu’il s’agit du culte que l’Église rend à son Époux. Pouvez-vous, par conséquent, dire clairement si une célébration selon le N.O.M., conforme en tous points aux rubriques, et même, si cela peut clarifier le débat, en langue latine et versus Deum, constitue oui ou non un désordre moral objectif, et, dans l’affirmative, quelles vertus sont alors blessées ? S’agit-il de la vertu théologale de foi, de la religion, de la prudence, d’autres vertus encore ? Et de quelle manière théologiquement précise se réalise le manquement aux vertus concernées ? Pensez-vous que la messe célébrée quotidiennement par le Saint Père est affectée, oui ou non, de ce désordre ou manquement objectif ? Et si vous pensez, en revanche, que la célébration du N.O.M. ne constitue, de soi, aucune faute matérielle, comment justifiez-vous alors votre choix de ne jamais utiliser ce rite ?


2. Du côté du rite lui-même, en quoi consiste précisément et formellement le defectus qui, à vos yeux, en exclut la célébration ou concélébration ? Cette déficience est-elle d’ordre strictement dogmatique, ou théologique, ou simplement culturelle ? Si elle est dogmatique, comment est-elle conciliable avec l’indéfectibilité de l’Église ? Si elle est théologique, à quel degré et de quelle manière vicie-t-elle la célébration ? Et si elle est seulement culturelle, pourquoi implique-t-elle la nécessité de ne jamais utiliser ce rite ?


Je vous remercie très vivement de répondre à ces deux questions, qui, par delà toutes les querelles de personnes, sont au cœur des controverses qui divisent le monde Ecclesia Dei, et notamment au cœurs de l’« affaire de Lyon ».
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