Le Forum Catholique
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Père Alain - 2007-02-26 21:49:01
[réponse]
Je pense que c'est très vraisemblable. Avant guerre le scoutisme a cristallisé une certaine élite qui a payé un lourd tribut dans les drames traversés par la société française. Les offlags ont été une épreuve d'où les gens sont ressortis transformés, pas toujours en bien. Le scoutisme a malheureusement participé à la dérive liturgique. C'est un fait difficilement contestable : il a tant fait pour le renouveau des techniques d' animation, de théâtre et de chants que la tentation était grande pour des chrétiens enthousiastes et compétents de répondre à l'invitation des clercs qui avaient perdu le sens du sacré.
La spontaneité, l'audace, l'imagination qui donnent des résultats fort sympathiques au coin du feu ont alors envahi le sanctuaire avec le résultat que l'on sait...
Je souligne toutefois que cette participation du scoutisme est accidentelle : la responsabilité en incombe au clergé, pas aux scouts, encore moins au scoutisme. Bien dirigée par des aumoniers tradis, la formation scoute, le lyrisme qu'elle sait développer peuvent contribuer puissamment à l'éducation du sens du sacré chez des enfants blessés par la vulgarité ambiante. Le port de l'uniforme, le cérémonial ( qui est le Chef d'Oeuvre du père Sevin ) la discipline fraternelle donnent à l'enfant le sentiment d'appartenir à une communauté exigeante, développent en lui le respect des coutumes, des lieux, des objets.
Les traditions de patrouille : on ne les discute pas. Le mât des couleurs, en camp, on le salue. Le matériel : on souffre pour le porter et l'entretenir. Il y a ici au plan naturel une éducation qui peut porter des fruits au plan surnaturel. Quand un aumonier scout explique qu'on ne touche pas aux vases sacrés de l'autel, il parle à des enfants préparés à entendre ce langage.
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