Je le souhaite...

Le Forum Catholique

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Abbé Claude Barthe -  2018-09-24 20:32:56

Je le souhaite...

...comme une clarification nécessaire
J’entends bien qu’il faut prier pour le retour à l’unité des schismatiques - je le fais notamment dans les prières du Vendredi Saint - et donc qu’il ne faut en aucune manière souhaiter le déchirement de la tunique dans couture. Mais, nous sommes bien d’accord, le schisme de fait est bien là. Or, il n’y a rien de pire, en raison du poison que diffusent ces séparés de fait, qui ont cependant toujours leur "carte d’identité" de catholiques. De latent, le schisme doit devenir patent, de telle sorte d’ailleurs que les séparés reviennent à l’unité, ou qu’ils réfléchissent et ne la quittent pas.
Malheureusement, vous savez mieux que personne, qu’historiquement, il a toujours fallu pousser les hérétiques, Luther, Loisy, à sortir, plus exactement il a fallu déclarer qu’ils étaient dehors. D’eux-mêmes, surtout depuis la crise moderniste, où le fait de rester dans la maison et de la transformer est devenu un principe, ils n’en ont aucune envie.
Tout le problème est donc de voir émerger une autorité capable de faire le tri réellement et efficacement, en contraignant ceux qui veulent garder la "carte d’identité" catholique à se déterminer sur un certain nombre de questions (le péché originel historique, l’enseignement de la loi naturelle concernant le mariage par l’Eglise, etc.) Le serment antimoderniste avait ce but, mais encore fallait-il déterminer ceux qui faisaient un faux-serment (je l’ai moi-même prêté pour recevoir le grade de bachelier de philosophie, en 1966, et je puis vous assurer qu’un bon nombre de mes confrères se moquaient parfaitement en leur for intérieur de ce qu’ils affirmaient de bouche, la main sur les Evangiles). La profession de foi et le serment de fidélité au magistère, de 1989, qui avaient été élaborés par le P. Umberto Betti, avaient le même but, mais avec une autorité devenue très faible, sans parler de la difficulté que soulève le paragraphe sur la "soumission religieuse" au magistère authentique, qui pose parfois de très sérieux problème (Amoris Laetitia, Unitatis redintegratio, par exemple).
Les autres continents sont parfois très gangrénés en certaines parties : une part importante de la théologie américaine ; le Brésil avec la théologie de la libération en sa deuxième ou troisième période, c’est-à-dire un libéralisme institutionnel extrême ; une part de la théologie indienne (le cardinal Ranjith a dû fonder à Colombo un institut de théologie indépendant pour y échapper, et pour échapper aussi au contrôle de la Congrégation romaine pour l’Enseignement). L’Afrique semble avoir d’autres problèmes. Mais l’Occident, aussi réduit qu’il soit devenu du point de vue numérique, reste hélas un phare, comme la France de la Révolution. Vous parlez de néo-catholiques ; on pourrait aussi qualifier de post-catholiques. Je pense à un certain nombre de nos jésuites, entre autres.
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