Si Benoît XVI n’avait pas renoncé...

Le Forum Catholique

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Abbé Claude Barthe -  2018-09-24 20:08:19

Si Benoît XVI n’avait pas renoncé...

Si Benoît XVI n’avait pas renoncé, le gouvernement de l’Eglise romaine serait exercé aujourd'hui, comme il l'a été à la fin du pontificat de Jean-Paul II, à savoir par son entourage. Mais ce n’est pas votre question, Chicoutini, vos questions, car elles sont trois :
1 – Non, le principal responsable de la crise d’aujourd’hui n’est pas Benoît XVI, mais le Concile (disons le Concile comme événement global, pour ne pas entrer dans la sempiternelle discussion sur les textes et leur interprétation). Le Pape François me semble représenter l’esprit de Vatican II, si pas la lettre de Vatican II, dans sa complétude. En ce sens, son pontificat est providentiel du point de vue de la clarification.
2 – Le pape émérite pourrait encourager à cette réflexion sur les origines du mal. Il m’est arrivé de l’entendre dire à propos de Vatican II : « L’Eglise a été blessée ».
3 – Je pense que les pressions indirectes ont joué sur sa renonciation, mais que sa décision fut vraiment personnelle. A mon avis, elle était acquise dès 2011. Je l'ai bien sûr beaucoup regretté et perdu quelques nuits de sommeil. J'ai regretté surtout l'inachèvement du pontificat, qui n'a pas été tout ce qu’on pouvait souhaiter, à savoir un pontificat de transition, qui, à l’inverse de celui de Jean XXIII, aurait amené la barque de l’Eglise des rives conciliaires sur d’autres rives.

Pour répondre à l’instance d’Adso :
C’est l’ensemble de l’affaire des fuites de 2012 qui a joué sur lui en l'inclinant vers la démission. Les indications sur ce point du rapport de la commission Herranz en ont rajouté, mais le Pape Ratzinger connaissait déjà bien tout cela. Dans son discours sur l'état moralement désastreux de l'Eglise, en 2005, discours qui a précédé son élection, il visait l’affaire Maciel, ce type de vie de membres de la Curie, l’Amérique, etc. Joseph Ratzinger était un homme d'exhortation, pas de coaction. Si le cardinal Scola avait succédé à Benoît XVI, comme celui-ci en rêvait, il aurait peut-être eu la capacité et l’autorité d’agir en ce sens. Pour autant, l’élection de Scola était-elle souhaitable ? C’est une autre histoire.


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