La sainte punition

Le Forum Catholique

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Abbé Claude Barthe -  2018-09-24 18:44:27

La sainte punition

Il est, en effet, bien possible qu'il y ait un syndrome Viganó. L’acte posé par Mgr Carlo Maria Viganó a été précédé par d’autres « prises de parole », celles des quatre cardinaux des dubia à propos d’Amoris lætitia, celles successives du cardinal Zen. Du coup, après les tout récents accords entre le Saint-Siège et le régime chinois, celui-ci réitère sa demande de démission du Secrétaire d’Etat, tout en précisant qu’il ne franchira pas la ligne rouge consistant à demander celle du Pape. Tout le monde comprend…

Pour répondre à jejomau : l’Eglise ne s’enfonce pas, elle est au milieu d'une crise très grave, qui s’ajoute à la crise de fond dans laquelle elle se trouve depuis un demi-siècle. Elle a bien sûr connu des époques où des scandales de mœurs se sont étalés, à Rome même. Mais il s’agit ici de scandales très modernes (la culture homosexuelle dans un certain nombre de séminaires !) qui tiennent à une mondanisation des hommes d’Eglise très particulière : depuis les immenses remous de Vatican II, les frontières avec la modernité sont devenues très poreuses. A l’époque de l’affaire Maciel et autres scandales, le cardinal Ratzinger avait remarqué que cela n’était possible que par l’évacuation de la crainte de Dieu. Dans l’éditorial du dernier numéro de Valeurs actuelles, François d’Orcival a dit exactement la même chose : l’Eglise ne se sauvera par des pétitions et des exclusions (et je dirais, ni par des repentances médiatiques), mais par la crainte des punitions éternelles. Il ajoutait que cela suppose la restauration de son enseignement. C’est parfaitement juste : ce dont l’Eglise a besoin, c’est d’une réforme, une réforme au sens traditionnel de ce terme dans la doctrine et dans les mœurs, celle qui n’a pas été faite il y a 50 ans, et non une réforme d’aggiornamento, c’est-à-dire d’ouverture au monde moderne comme moderne.
Quant aux mesures immédiates à prendre, elles sont d’abord d’ordre disciplinaire. L’Eglise a un droit, des tribunaux (qui ne servent guère plus qu’à déclarer des nullités de mariages), des sanctions hiérarchiques, une grande expérience dans les mesures d’isolement et de pénitence, et une grande miséricorde pour ceux qui se repentent. Si elle mettait en pratique son « arsenal », elle pourrait se montrer bien plus à l’aise devant les injonctions malveillantes du monde médiatico-judiciaire.
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