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Le Forum Catholique

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Aude Mirkovic -  2018-06-11 21:08:34

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Comment expliquez-vous:
1. Que la société (et notoirement les laïcs catholiques au sein de la société) se soit emparée des sujets du mariage (dit pour tous), de la GPA, de la PMA ouverte aux "couples" de femmes, comme ellles l'avait fait pour l'école libre, mais ne l'a pas fait pour la contraception, l'avortement ou la PMA quand elle fut autorisée comme moyen ordinaire de combattre l'infertilité, toutes choses contre lesquelles l'Eglise s'est élevée avec la même virulance? (Je vous souffle une réponse en pensant à haute voix que les sujets qui ont suscité l'intérêt de la société sont des "sujets (dits) sociaux". Mais pourquoi ceux-ci et pas ceux-là?)


Je ne sais pas car notre situation actuelle (tout ce que nous avons toléré sans réaction comme la réaction que nous constatons) sont certainement le résultat de nombreux facteurs. Je dirais que la société a abordé tous ces sujets avec superficialité, sans saisir les enjeux, parce que nous avions aussi depuis longtemps perdu de vue la richesse anthropologique de ces institutions comme le mariage ou la filiation. Elles étaient vécues comme des évidences mais de façon superficielle, sans qu’on sache plus très bien leur signification profonde. Du coup, nous avons toléré les affaiblissements au mariage (alignement des avantages du mariage à tous les couples, mariés ou non, libéralisation du divorce) comme à la filiation (adoption par une personne seule, PMA avec donneur…) sans réaction car nous n’en avons pas saisi la gravité.
La loi sur le mariage a joué un rôle d’électrochoc pourrait-on dire.
Mais ce n’est sans doute pas le seul élément : on constate aussi, parallèlement, chez les catholiques notamment, une forme de renouveau (depuis les JMJ en France par exemple) et d’engagement.
Sur les sujets, il faut reconnaître que certains sont plus difficiles à défendre dans certains contextes (avortement par exemple) et puis qu’il faut aussi privilégier certains fronts en fonction de l’actualité : on nous annonce un projet de loi PMA pour les femmes, ce n’est peut-être pas l’aspect le plus grave mais il faut se concentrer sur celui-là car c’est l’urgence. Mais cela n’a rien d’exclusif : chacun peut s’engager sur le sujet qui l’inspire ou le concerne le plus, car il y a trop de fronts à la fois, ils ne peuvent pas être tous tenus par les mêmes personnes.


2. Que ceux qui entonnaient triomphalement "On ne lâche rien", ont sinon tout lâché, du moins montrent un intérêt relâché pour ces sujets qui ne les mobilisent plus guère?


Je ne me risquerais pas à commenter ce que les autres font ou ne font pas, je me concentre sur ce que j’ai à faire moi-même!


3. Pensez-vous que l'on puisse faire machine arrière sur les lois "sociétales", abroger la loi Taubira sans parler de la loi Veil ou de la loi sur le divorce? Ce dernier exemple montrant que c'est très difficile, comment la porte-parole que vous êtes juge rétrospectivement les manifestations pour tous? Le bruit n'a-t-il pas fait plus de mal que de bien? Ce bruit était-il évitable? Quelles conséquences en tirez-vous sur la manière de livrer bataille pour ce moindre mal que doit être à vos yeux qu'on n'aggrave pas les choses en légalisant la PMA pour les "couples" lesbiens? Ce repli sur les lois à l'ordre du jjour, en ne revendiquant plus l'abrogation de la loi Taubira, est-il un repli stratégique? Si oui, est-il de bonne tactique?

Je n’ai pas la solution miracle c'est pourquoi il faut argumenter sur tous les terrains et chacun avec sa manière mais OUI bien sûr, toutes ces (pseudo) lois peuvent parfaitement être abrogées. Ce n’est qu’une question de volonté politique.
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