Je suis désolé de revenir sur cet aspect, mais vous indiquez que le Cardinal, à la fin de sa vie, avait changé d'attitude à votre égard. Le Cardinal Decourtray est mort en 1994, soit 4 ans avant la crise de 1998 et 8 ans avant le second tour qui vit J.M. Le Pen et Jacques Chirac en lice (2002). En quelques années, il peut se passer beaucoup de choses...

Quel regard portez-vous sur son action, y compris politique ? Mgr Decourtray s'est joint au cordon sanitaire des années 80 que votre parti (qui n'est pas le mien) a subi. Or, vous semblez plus bienveillant à son égard: n'est-ce pas paradoxal ? Ne serait-il pas plus exact de dire que si le Cardinal était encore en vie, son regard vis-à-vis du FN aurait changé comme bon nombre de ceux de ses compatriotes ? En effet, le rapport des gens au FN a changé: même ceux qui ne votent pas pour lui n'en parlent plus de manière épidermique. Les français qui votent FN s'en cachent moins et leurs adversaires sont moins agressifs. Cela ne constitue pas une amorce de victoire mais démontre simplement que la stratégie de l'ostracisme a aussi épuisé le "front républicain" (on oublie de le dire).

Dans cette vague d'assouplissement, on peut inclure les clercs qui, malgré tout, restent les miroirs de leurs contemporains.