Bonjour, Madame,
Tant pis si je vous lance des fleurs en faisant de vous l'une des plus brillantes leaders d'opinion de La Manif pour tous, aussi discrète que brillante, dans l'ombre de Béatrice Bourges (et pourtant, mais chacun son charisme!), citée interminablement, mais passionnément par Marc Le Fur, une des nombreuses nuits que s'enflammait le débat parlementaire sur le mariage pour tous: c'est ainsi que je vous ai découverte pour la première fois.
L'intitulé de l'association que vous présidez dit bien dans quel champ vous entendez inscrire votre travail. Du coup, cela n'est-il pas regrettablement limitatif?
La juriste que vous êtes peut difficilement s'exprimer en tant que théologienne. Or comme vous le soulignez, la racine du problème est beaucoup plus dans la PMA que dans la manière dont on l'autorise ou non à telle ou telle catégorie de célibataires ou de couples.
Vous n'avez d'autre latitude que de poser les dilemmes que le choix de telle solution pose à la société. Vous ne pouvez que rappeler la loi actuelle et intervenir, comme vous le faites, en fonction du respect de la Convention des droits de l'enfant. Ne risquez-vous pas à tout moment d'être accusée de parti pris, de donner dans la pente savonneuse ou d'extrapoler, quand vous supposez, par exemple, que bientôt, les parents ressentiront une espèce d'obligation morale à ne plus avoir d'enfant biologique, d'où un eugénisme rampant?
Quelles limites fixez-vous à votre champ d'intervention? Quelles frustrations pouvez-vous éventuellement ressentir dans la fixation de ces limites? Sur quels thèmes estimez-vous que les pouvoirs publics accordent de la légitimité à votre parole en fonction de la bonne définition de votre périmètre d'intervention?
En vous remerciant par avance de votre réponse,
Le torrentiel |