Le Forum Catholique

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images/icones/vatican.gif  ( 9419 )La messe à l'endroit par Tibère (2010-11-24 10:26:36) 

Monsieur l'abbé,

Dans votre dernier ouvrage ("La messe à l'endroit") consacré à la forme ordinaire, vous avez répertorié les courants qui, à l'intérieur de l'Eglise, étaient favorables à l'enrichissement de la forme ordinaire par la forme extraordinaire.

Votre ouvrage, passionnant et précis, est un examen de différentes praxis.

Ma question est la suivante : est-il pensable que Rome n'intervienne pas par voie normative, au bout d'un certain délai pour fixer la prxis et, surtout, garantir le succès de la réforme ?
images/icones/neutre.gif  ( 9462 )Par « Voie normative » : je ne pense pas par Abbé Claude Barthe (2010-11-30 18:34:32) 
[en réponse à 9419]

Par « voie normative » : je ne pense pas. je dis dans mon livret que cCette réforme de la réforme ne vise pas à établir, au moyen d’une série de lois et décrets, un troisième missel, à mi-chemin entre le missel tridentin et le missel nouveau (lequel est d’ailleurs bien plus un ensemble indéfini, un assemblage divers et évolutif, qu’un véritable missel au sens traditionnel). Le cardinal Ratzinger hier, le pape Benoît XVI aujourd’hui, répugne à mettre en œuvre un mouvement de réformes autoritaires et continues semblables – mais en sens inverse – à ce qu’a été la mise en œuvre de la réforme de Paul VI. Il s’agit plutôt de commencer un processus graduel de rapprochement du missel de Paul VI en direction du missel traditionnel, ce que permet d’ailleurs le caractère modelable à volonté de la nouvelle liturgie : son caractère a-normatif permet curieusement d’infuser plus facilement en elle ce qui lui fait défaut : la norme traditionnelle.
Et puis, liturgiquement l’Église est aujourd’hui une grande malade. Les liturgistes de Benoît XVI, et Benoît XVI lui-même pourraient-ils agir autrement que par la médication douce de l’exemple : celui du Souverain Pontife, celui des évêques qui voudront bien eux aussi donner l’exemple à son exemple ?
Ainsi, le Pape multiplie-t-il les coups de pouce qui peuvent paraître de détails, mais la liturgie n’est faite que d’un ensemble de détails : manière très digne des célébrations pontificales ; réutilisation par Guido Marini, le cérémoniaire pontifical, de somptueux ornements de la sacristie de Saint-Pierre ; disposition de gros chandeliers sur l’autel qui estompent l’effet théâtral de la célébration face au peuple ; distribution de la communion à genoux, sur la langue.
Aux évêques de faire de même dans leurs célébrations publiques. n acte que pourraient facilement imiter un grand nombre d’Ordinaires.
Ceci dit, il pourrait y avoir un rappel, que demande Mgr Schneider, auteur de : Dominus est. « Pour comprendre le rite de communion pratiqué par Benoît XVI », sur le fait que le mode « normal » est celui de la communion sur la bouche, et que la communion dans la main n’est qu’un mode « toléré ». Ou encore, une réponse disant que la pratique – relativement répandue – d’utiliser l’offertoire traditionnel quand on dit la nouvelle messe, n’est pas interdite. Ou encore, plus vraisemblablement, des pouvoirs plus grands donnés à la Congrégation pour le Culte divin pour réprimer les « abus » et faire en sort que les textes multipliés pour les dénoncer ne soient pas seulement des vœux pieux.