( 9358 )
Immaturité "grave défaut de discernement" du canon 1095 n'est-il pas un fourre-tout ? par Athanase (2010-10-25 15:45:48)
M. l'abbé,
J'ai lu avec intérêt votre brochure.
Vous dîtes clairement qu'il y a une présomption de validité mariage. Or, logiquement, s'il y a présomption, les annulations sont limitées et rares. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Elles sont nombreuses.
Mais, en outre, la canon 1095, en admettant une cause aussi vague, n'est-il pas une sorte de fourre-tout qui a permis de justifier des annulations ? Ne contredit-il pas l'esprit même du Code qui est quand même axé sur le maintien du lien conjugal ?
( 9391 )
En plein dans le mille par
M. l'abbé Hervé Benoit (2010-10-25 20:43:42)
[en réponse à 9358]
Vous touchez là une grande difficulté.
Je dirai d'abord que le canon du Code de Droit canonique n'est pas une sorte de météorite tombée du ciel en 1983 par l'effet d'on ne sait quelle pensée extérieure à l'Église.
Il ne fait que refléter l'évolution de:
1) la pensée de l'Église à propos du mariage (en particulier l'enseignement de Pie XII), qui a peu à peu et prudemment intégré une meilleure connaissance de la psyché humaine et de la psychologie dans l'analyse du consentement au mariage;
2)de la prise en compte par le tribunal qui crée la jurisprudence dans l'Église: la fameuse Rote. C'est son travail qui a préparé la rédaction de ce canon et c'est elle aussi qui en garantit l'interprétation. en effet, dans nos décisions, nous nous appuyons sur son travail pour juger. nous sommes même obligés de le faire, c'est un précieux garde-fou.
pour finir, il faut dire que si, pour faire court nous parlons d'immaturité, le code parle de "grave défaut de discernement" ce qui est déjà plus précis. il faut ensuite l'appliquer aux situations particulières en fonction des critères donnés par la Rote.
c'est une démarche intellectuelle qui a été toujours celle de l'Eglise pour procéder à un jugement.