Le Forum Catholique

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=9350
images/icones/abbe4.gif  ( 9350 )Question sur un cas précis. par Lamy (2010-10-24 17:57:16) 

Bonsoir monsieur l'abbé,
Ma question concerne un cas précis arrivé à quelqu'un de mon entourage, elle "traîne" cette question depuis un certain temps, y compris devant des prêtres mais sans avoir de réponse claire.
Cette personne mariée depuis deux ans s'est vu imposer brusquement le divorce par son conjoint.
Après être tombée des nues, cette personne a fini par découvrir un tas de choses et d'évènements antérieurs à son mariage qui lui fait penser que le mariage était nul, entre autre, par le manque d'intention sincère de l'autre partie et la duplicité de ses témoins.
Cette personne est donc depuis en instance de divorce (civil) et s'est vu répondre par l'ordinaire (religieux) deux choses :
1/Aucune procédure ne sera engagée avant que le divorce civil ne soit prononcé.
2/Son devoir de conjoint est de tout faire pour éviter le divorce.

Le problème est que sa conviction profonde étant que son mariage est nul, le 2eme point lui semble hypocrite et inapplicable, et que même si cette personne s'y soumettait, (je crois malgré tout que c'est le cas) cela retarde d'autant l'étude de son "cas" par l'ordinaire.
Est-il vraiment possible que notre mère la Sainte Eglise puisse exiger ça de son enfant ?
Quel est réèlement le devoir de cette personne ?
(Pour d'autres raisons, cette personne n'a plus confiance dans les réponses du prêtre qui les a mariés, or il se trouve que c'est ce prêtre qui a fait ces deux réponses.)
Merci monsieur l'abbé.
images/icones/neutre.gif  ( 9379 )[réponse] par M. l'abbé Hervé Benoit (2010-10-25 20:03:31) 
[en réponse à 9350]

merci de votre question.

Pour ma part, il me semble simplement qu'il faut remettre les arguments dans le bon ordre. C'est peut-être ainsi qu'ils ont été présentés à la personne que vous connaissez, enfin peu importe.

1) Le devoir du canoniste (comme tout prêtre et tout baptisé) est d'abord d'inviter les personnes en difficultés dans leur vie conjugale à persévérer, à tenter de sauver si c'est possible leur couple et leur mariage. Ce n'est pas rien et, déjà, en ce domaine tous les moyens sont bons.

2) dans un second temps, de réfléchir éventuellement à l'éventualité d'une procédure.

3) sur le plan concret, cette dernière n'est envisageable que lorsque la procédure civile est terminée. c'est la pratique de nos officialités.

Est-ce un encouragement au divorce? est-ce contraire au Catéchisme de l'Eglise catholique comme le pense le prêtre que Semper Parati et moi connaissons?

J'estime, salvo meliore iudicio, qu'il s'agit d'un compromis dans une situation particulière celle de notre pays. le droit du mariage est entièrement entre les mains de la puissance publique. nous ne maitrisons pas les conséquences matérielles de la séparation (pension alimentaire et droits afférents), alors comment faire pour protéger les faibles (enfants et conjoint abandonné)?
la solution boiteuse mais je n'en vois pas d'autre est d'attendre que le juge se soit prononcé et que sa décision puisse être appuyée éventuellement par la force publique.
enfin, et ce n'est pas négligeable, il faut éviter que des avocats ou des juges malveillants tentent de s'emparer de la procédure canonique pour l'utiliser dans la procédure civile en la manipulant. C'est déjà arrivé, alors nous sommes prudents maintenant.