( 8282 )Fêtes et célébrations religieuses d’antan par Escartefigue (2009-12-06 19:05:57)
François LEBRETTE, François GUÉNET
Fêtes et célébrations religieuses d’antan
Presses de la Renaissance, septembre 2007, 25 €
En mêlant textes d’explication et photos sépia, cet album retrace une époque où la religion « coulait de source » et ne suscitait « ni tiédeur ni indifférence » : un siècle de catholicisme français, avant le dernier concile. L’approche est thématique : du baptême à l’enterrement, la messe du dimanche, les temps liturgiques, processions et pèlerinages, les serviteurs de Dieu (curés, missionnaires, moines et chanoines, Monseigneurs, les « bonnes sœurs » et leurs œuvres sociales). Ce retour émouvant et un brin nostalgique sur un monde révolu est illustré de photos de qualité, très variées et datées (Fête-Dieu à la chapelle des marins de Saint-Vaast-la-Hougue vers 1910, bénédiction de la mer à Etretat vers 1920, sortie de baptême en l’église ardéchoise du Cheylard en 1937, procession de communiants à Choisy-le-Roi en 1946, instantanés du pèlerinage de Chartres en 1956, la grande Troménie de Locronan en 1900 et en 1963, etc.). Les photos proviennent en bonne part d’agences mais aussi de François Guénet. Le texte explicatif rigoureux suggère le plus souvent un vécu de l’intérieur (par exemple, l’ondoiement et les limbes sont bien expliqués). Malheureusement, il cède parfois à la facilité (par exemple la double page « Apprends ton caté ! » véhicule les poncifs dépréciatifs du mouvement catéchétique). On relève aussi quelques erreurs dans les légendes de photos : en page 25 la photo de confirmation est un montage manifeste, page 43 la photo ne montre pas une armoire de sacristie insolite mais une cuve baptismale surmontée d’une statue, sans doute saint Jean-Baptiste, page 101 les petites filles vêtues de blanc portant des paniers remplis de pétales de fleurs n’ont pas de rapport avec sainte Jeanne d’Arc, mais sont manifestement à replacer dans la procession de la Fête-Dieu. Malgré ces restrictions, les témoignages de foi vivante dans une société au seuil de la sécularisation rappellent que le catholicisme familial pouvait être une véritable fête : « Le rituel irriguait tous les moments de l’existence, il en était partie intégrante, il participait aux plaisirs de la vie, au point que son effacement a pu être ressenti comme une amputation, une blessure sourde et lancinante. »