Le Forum Catholique

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images/icones/hein.gif  ( 8132 )Assistance au nouveau rite par Nemo (2009-11-23 22:51:00) 

Mon Père,

On s'est beaucoup appuyé sur la lettre aux évêques qui accompagne le motu proprio Summorum Pontificum pour exiger la célébration du nouveau rite (soit seul soit en tant que concélébrant) des prêtres des communautés attachées à la liturgie traditionnelle. Est-ce que le fait de ne pas exclure par principe la célébration du nouveau rite implique automatiquement sa célébration occasionnelle ?

Un curé peut-il s'étonner et fustiger ses fidèles qui négligent d'assister, même ponctuellement à une messe du nouveau rite, fut-elle célébrée par l'évêque du lieu, voire le Saint-Père lui-même, pour la raison qu'elle est célébrée justement dans ce rite ?

Respectueusement.
images/icones/fleche2.gif  ( 8203 )[réponse] par Révérend Père Louis-Marie de Blignières (2009-11-27 19:03:58) 
[en réponse à 8132]

Mon Père, On s'est beaucoup appuyé sur la lettre aux évêques qui accompagne le motu proprio Summorum Pontificum pour exiger la célébration du nouveau rite (soit seul soit en tant que concélébrant) des prêtres des communautés attachées à la liturgie traditionnelle. Est-ce que le fait de ne pas exclure par principe la célébration du nouveau rite implique automatiquement sa célébration occasionnelle ? Un curé peut-il s'étonner et fustiger ses fidèles qui négligent d'assister, même ponctuellement à une messe du nouveau rite, fut-elle célébrée par l'évêque du lieu, voire le Saint-Père lui-même, pour la raison qu'elle est célébrée justement dans ce rite ? Respectueusement.

Réponse. Je vous renvoie à l’article que j’ai écrit avec le Prieur de Riaumont à ce sujet dans le n. 107 de Sedes Sapientiæ. Voici des extraits de la réponse à la question 3 :
« Aucun catholique, a fortiori aucun prêtre, ne peut « exclure totalement » aucun rite légitime de l’Église catholique. Il n’y a que des messes hérétiques ou sacrilèges qu’il faudrait exclure totalement. Il y a peut-être des catholiques intégristes qui, blessés par les scandales liturgiques sans nombre, en sont venus à penser que le rite de Paul VI est une messe de cette sorte ? Certains évêques semblent croire que beaucoup de traditionalistes sont dans cet état d’esprit effectivement détestable. C’est cet état d’esprit que vise à juste titre Benoit XVI. Ce n’est pas celui des communautés Ecclesia Dei. (…) À l’heure où l’on donne aux signes une importance démesurée, l’adhésion à la norme de la foi et le respect de normes disciplinaires impératives (éléments essentiels de la communion catholique) sont problématiques chez un nombre notable de prêtres et de laïcs (engagés ou non)(…) : « Jamais auparavant l’Église ne s’est présentée avec autant d’insistance comme une communauté. Et pourtant, jamais auparavant l’Église, du moins en Europe occidentale, n’avait offert aussi peu de véritable communion » (T. Radcliffe, Maître de l’OP). (…) Retisser l’unité catholique sera long et difficile. La solution, en tous cas, n’est pas d’insister unilatéralement sur les signes de l’unité, ni a fortiori d’urger un signe non traditionnel comme la concélébration. Ce serait faire du signe un succédané de la réalité. On peut se demander s’il n’y a pas là une sorte d’existentialisme pratique : on « pose le signe » ensemble, à défaut de s’interroger sur la nature réelle du signifié. D’ailleurs, lorsqu’un prêtre ou un institut travaille dans un diocèse conformément aux directives de l’évêque du lieu, il y a là la réalité visible de la communion hiérarchique : quand la réalité est visible par elle-même, les « signes » ne sont plus une urgence. »