Le Forum Catholique

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images/icones/hein.gif  ( 8102 )Infaillibilité / non infaillibilité d'un document par Anton (2009-11-14 20:37:14) 

Bonsoir mon Père,

Comme le suggéra XA, permettez-moi de vous poser la question suivante:


Que signifie, la "non-infaillibilité", d'un document du magistère?

Comment définir, la non-infaillibilité, d'un document du magistère?

Si le document appartient au magistère, étant non infaillible, cela signifie qu'il ne comporte pas d'erreur.
Alors que signifie en ce cas la non infaillibilité?



Vous remerciant, daignez agréer, mon père, mes sentiments filiaux et respectueux.
images/icones/fleche2.gif  ( 8179 )[réponse] par Révérend Père Louis-Marie de Blignières (2009-11-27 18:30:42) 
[en réponse à 8102]

Bonsoir mon Père, Comme le suggéra XA, permettez-moi de vous poser la question suivante: Que signifie, la "non-infaillibilité", d'un document du magistère?

Réponse. Ce n’est pas d’un document qu’il faut ou non rechercher l’infaillibilité, mais d’une proposition précise clairement énoncée, dans un document ou dans une proclamation. Ce sur quoi porte formellement l’assistance du Saint Esprit, ce sont les propositions enseignées premièrement et pour elles-mêmes. Le reste est explicatif, pédagogique, etc.

Comment définir, la non-infaillibilité, d'un document du magistère? Si le document appartient au magistère, étant non infaillible, cela signifie qu'il ne comporte pas d'erreur.

Réponse. Non, il y a beaucoup de choses qui sont contenus dans les documents du magistère authentique (des considérants, des explications), qui doivent être reçues avec respect, mais qui ne sont pas infaillibles, ni même rigoureusement normatifs pour le théologien. Elles viennent aider à faire comprendre ce que le magistère enseigne à titre principal. Et face à cet enseignement principal, il y trois degrés d’adhésion :
– la foi divine s’il est présenté comme révélé (le contraire serait une hérésie). Ex ; les dogmes mariaux ;
– une adhésion absolue, lorsqu’il est présenté comme lié nécessairement à ce qui est révélé ; Ex. : l’impossibilité d’ordonner des femmes ;
– et l’assentiment religieux de l’intelligence et de la volonté, qui n’est pas absolu, mais probable au sens thomiste du terme : « digne d’être approuvé ». C'est-à-dire que, sauf le cas d’une évidence pour un théologien ayant étudié la question, dans l’état actuel des choses, il n’y pas de probabilité contraire à cette proposition. Ex. : l’approbation par l’Eglise de Thomas d’Aquin.
Seuls les deux premiers degrés correspondent à un enseignement explicitement à considérer comme infaillible ; mais pour le troisième, on est « dans la logique et la mouvance de la foi » selon l’expression du cardinal Ratzinger : l’affirmation du magistère n’est pas à mettre sur le plan d’une opinion de théologien, dont on peut corriger la copie. Il faut remarquer que la plupart des définitions dogmatiques sont passées par ce stade, je pense à l’Immaculée conception par exemple. Il faut aussi remarquer que la « résistance traditionaliste » (je n’aime pas ce mot en « isme », mais je n’ai pas trouvé autre chose) s’appuie notamment sur des affirmations qui sont à ce troisième degré, comme les grandes affirmations des Papes du XIXe et du XXe sur l’ordre social.
images/icones/neutre.gif  ( 8260 )Merci Mon Révérend Père pour votre réponse hélas, par Anton (2009-11-28 16:27:47) 
[en réponse à 8179]

Elle me pose quelques problèmes.

Par document, il fallait entendre un ensemble de propositions faisant un tout et non une proposition isolée.

Voudriez-vous dire, que la faiblesse trouvée à une proposition, est soit:
- un problème "d'intelligence de la foi"(allusion au théologien),
- un problème de foi(doute sur l'enseignement du magistère), chez la personne qui lit le document.
Ou les deux parfois?

Mais alors, pourquoi ce Non, en début de votre réponse?

"Si le document appartient au magistère, étant non infaillible, cela signifie qu'il ne comporte pas d'erreur."

-Réponse. Non, il y a beaucoup de choses qui sont contenus dans les documents

Dans ce cas là, doit on envisager une erreur enseignée par le Magistère?
Si nous admettons comme hypothèse l'impossibilité de l'enseignement de l'erreur. L'infaillibilité liée au document ne s'entend elle pas, comme un manque de perfection dans la formulation(cet enseignement pouvant être complété, ce qu'il me semble lire dans votre réponse), plus qu'une opposition à l'erreur, étant donné qu'elle ne peut-être?

Pardonnez-moi, Révérend Père de vous importuner en insistant, mais cela uniquement afin de saisir quelques problèmes qui affectent aujourd'hui l'Église.

Peut-être tout simplement que je manque de culture et que je pose mal mes questions.

Vous remerciant, daignez agréer, Mon Révérend Père, mes sentiments filiaux et respectueux.