Le Forum Catholique

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images/icones/hein.gif  ( 8158 )Alternatives à la concélébration ? par Athanase (2009-11-27 15:09:37) 

Mon Père,

En 1999, vous refusiez la concélébration tout en admettant une simple participation avec l'étole à la suite des polémiques que nous connaissons tous.

Peut-on admettre des alternatives à la concélébration pour marquer l'unité avec l'évêque du diocèse ? Peut-on imaginer une concélébration selon un rite "neutre" (cas du rite chartreux)?
La demande de certains évêques peut paraître excessive: la concélébration est en effet récente (elle n'existe dans le proportions que nous connaissons que depuis 40 ans quoique rien n'exclut la formation d'une coutume ecclésiastique). Mais peut-on aussi reconnaître que cette demande participe d'une bonne idée: l'unité autour l'évêque ?

Il me semble que cette nécessité de faire corps avec l'évêque a fait défaut à certains "tradis" qui se sont ainsi retrouvés sans chef. Le fait d'être hors structures est dommageable, à tout point de vue, y compris pscychologique. J'entends être prudent : il ne s'agit pas de calquer la communion sur ce qui s'apparenterait à la ligne du parti, mais n'est-elle pas indispensable ?
images/icones/fleche2.gif  ( 8224 )[réponse] par Révérend Père Louis-Marie de Blignières (2009-11-27 20:04:08) 
[en réponse à 8158]

En 1999, vous refusiez la concélébration tout en admettant une simple participation avec l'étole à la suite des polémiques que nous connaissons tous.
Peut-on admettre des alternatives à la concélébration pour marquer l'unité avec l'évêque du diocèse ? Peut-on imaginer une concélébration selon un rite "neutre" (cas du rite chartreux)?
La demande de certains évêques peut paraître excessive: la concélébration est en effet récente (elle n'existe dans le proportions que nous connaissons que depuis 40 ans quoique rien n'exclut la formation d'une coutume ecclésiastique). Mais peut-on aussi reconnaître que cette demande participe d'une bonne idée: l'unité autour l'évêque ?
Il me semble que cette nécessité de faire corps avec l'évêque a fait défaut à certains "tradis" qui se sont ainsi retrouvés sans chef. Le fait d'être hors structures est dommageable, à tout point de vue, y compris pscychologique. J'entends être prudent : il ne s'agit pas de calquer la communion sur ce qui s'apparenterait à la ligne du parti, mais n'est-elle pas indispensable ?


Réponse. La concélébration est essentiellement d'ordre symbolique : il suffit que quelques prêtres représentant le presbyterium concélèbrent avec l'évêque, comme le reconnait le missel de Paul VI lui-même (voir mon article dans Sedes Sapientiae n°89). Outre les difficultés tenant aux déficiences liturgiques du Novus Ordo Missae, il y a un autre problème gravissime : le rapport du prêtre qui concélèbre sacramentellement avec l'autel, qui représente le Christ. Normalement, le prêtre doit pouvoir toucher l'autel, ce qui limite la concélébration à sept ou au maximum douze concélébrants. C'était le cas de la messe primatiale lyonnaise. C'est encore le cas dans la plupart des rites orientaux. La première concélébration par Paul VI était limitée à vingt cardinaux, et les premières normes pour la concélébration en France (évêques de la région Ouest) limitaient les concélébrants à vingt.
On peut imaginer, si un jour la réforme de la réforme est menée à terme, qu'elle comporte un rituel de concélébration autour de l'évêque, en limitant strictement le nombre de concélébrants. Même en ce cas, la concélébration ne sera pas le signe principal de communion et devra rester facultative.