Le Forum Catholique

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images/icones/neutre.gif  ( 7787 )Présence des bancs dans les églises par Aétilius (2009-05-25 20:56:29) 

Une autre question, à laquelle vous répondez peut-être dans votre livre :

De quand datent les bancs dans les églises ?

Je constate en effet qu'il n'y en a pas chez les orthodoxes, où alors sur les côtés pour les personnes âgées, ce qui fait moins salon que lorsqu'on a des sièges, comme dans les églises ou les temples aujourd'hui.

Aétilius
images/icones/hein.gif  ( 7794 )Bancs ou chaises! par Sic transit (2009-05-25 21:25:14) 
[en réponse à 7787]

En effet, sur les tableaux du XVIIs montrant des intérieurs d'église, on ne voit pas de bancs.
A Versailles la chapelle royale n'avait pas de sièges, me semble-t-il, sauf pour le roi.

Est-ce une question d'époque, de lieu?
images/icones/neutre.gif  ( 7807 )[réponse] par Marc Levatois (2009-05-25 23:07:23) 
[en réponse à 7787]

Merci de cette nouvelle question. Les bancs sont bien d’origine récente dans les églises, postérieurs à la fin du Moyen Age. Cela veut dire aussi que les fidèles étaient plus mobiles qu’aujourd’hui dans les églises des anciens temps et que leur position, notamment dans les églises paléochrétiennes tournées vers l’occident, ne signifie pas nécessairement une situation analogue à nos modernes célébrations face au peuple.

J'ajouterai que ce qui est le plus net dans l'évolution des sièges d'églises depuis une quarntaine d'année est l'abandon des agenouilloirs, parallèle à celui de la table de communion. Ils sont absents des nouveaux bancs ou ont été amputés sur les anciens. On est ici sans le domaine des postures corporelles, qui est au coeur de la dimension spatiale de la liturgie.

Ce que vous dites sur des attitudes de salon liées aux sièges est fort juste. Les règles de préséance d’autrefois, celles des chaisières de naguère pour ne pas se limiter à l’étiquette de Versailles, avaient une bonne part de mondanité. C’est dans les années soixante que les bancs réservés des hobereaux ont été abolis dans certaines églises de campagne. L’assimilation à la salle de spectacle a parfois été, d’un autre côté, reprochée aux églises récentes où les bancs font face en lignes longues et strictement parallèles au « podium ». Le modèle classique de la nef plus étroite que large, symbole de l’attente du Sauveur, est sans doute la réponse traditionnelle à ce risque.

Saurons-nous renoncer au confort des sièges ?

Bien cordialement. Marc Levatois