Le Forum Catholique

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=7763
images/icones/neutre.gif  ( 7763 )Réactions ? par Meneau (2009-05-24 23:26:24) 

Bonjour Monsieur,

votre livre a-t-il suscité des réactions en dehors du monde tradi, et si oui lesquelles ?

Cordialement
Meneau
images/icones/neutre.gif  ( 7778 )[réponse] par Marc Levatois (2009-05-25 19:00:14) 
[en réponse à 7763]

Merci de votre question. En fait, le livre est encore assez récent. Quelques recensions ont paru dans des revues que l’on peut associer au « monde tradi », marquant toutes un accueil bienveillant dont je suis reconnaissant.

D’un point de vue général, cette question de l’espace liturgique me semble avoir été assez peu centrale dans la réflexion ou les prises de positions de la mouvance traditionnelle catholique ces dernières décennies, bien qu’elle ait été un point acquis dans les faits puisque, à de très rares exceptions, les lieux de culte organisés par la mouvance traditionnelle depuis les années soixante-dix le sont tous selon le principe de l’orientation commune du célébrant et des fidèles, dont l’expression « dos au peuple » me paraît une interprétation péjorative, abandonnée depuis quelques temps, y compris par les liturgistes favorables à la réforme post-conciliaire.

Sur le fond, la critique de la réforme liturgique menée par les traditionalistes s’est surtout située sur le plan doctrinal, domaine dans lequel je ne saurai ni ne voudrai m’engager. Le livre publié par l’abbé Bonneterre, de la Fraternité Saint-Pie-X, en 1980 me semble une des rares prises de positions traditionalistes spécifiquement liturgiques à cette époque. C’est surtout à partir des années 1990, avec la publication des traductions de Mgr Gamber par les bénédictins du Barroux, que l’intérêt pour ces questions devient manifeste dans la mouvance traditionnelle. Une convergence s’établit alors, intégrant certains des travaux du Père Bouyer, théologien et liturgiste oratorien décédé en 2004, mais aussi les réflexions de celui qui était alors le cardinal Ratzinger, notamment dans l’Esprit de la liturgie, publié au début des années 2000, où, pour la première fois peut-être depuis les débuts du Mouvement liturgique, une réflexion spécifique sur l’espace est menée. C’est cette partie du livre, associée à la controverse sur le silence du canon – qui implique également les conditions spatiales – qui a alimenté le plus le débat qui a suivi, publié par les éditions de L’Homme nouveau.

L’impact de la mouvance traditionnelle à l’intérieur du débat sur la réforme de l’espace liturgique me semble donc avoir été surtout, au départ, dans l’ordre du pratique, en donnant un exemple de maintien de l’organisation classique du sanctuaire et seulement dans une seconde étape dans l’ordre des idées et des explications.

Bien cordialement. Marc Levatois