Le Forum Catholique

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images/icones/livre.gif  ( 7651 )union européenne et principe de subsidiarité par Prof (2009-03-17 14:47:17) 

Pouvez-vous réaffirmez votre posture politique face à l'Union Européenne (que je distingue bien sûr de la civilisation européenne, qui est d'abord une géographie, une histoire et une culture)? N'y voyez-vous pas une négation du principe de subsidiarité? En abdiquant ses fonctions régaliennes, ou en les transposant à l'UE, cette construction (constructivisme?) ne contredit-elle pas le géni européen qui a inventé la liberté des peuples? L'application du principe de subsidiarité ne requiert-elle pas, au contraire de l'absorption, de la destruction ou du nivellement des identité au profit d'un appareil sans âme et sans autres valeurs que celles décrétées par la loi (positivisme juridique), que l'union promeuve la liberté des peuples qui la composent?

L'union européenne ne postule-t-elle pas la Révolution, c'est-à-dire le rejet d'un ordre naturel dont nous serions tributaire au profit d'un constructivisme reposant sur l'exclusive volonté humaine? Ainsi la citoyenneté se confondrait avec l'adhésion rationnelle à un projet politique, et les valeurs de l'UE ne sauraient être qu'abstraite et universelles, puisque procédant exclusivement de la raison (rationalisme), sans considération des valeurs particulières sécrétées par l'histoire des peuples... La patrie est-elle une idéologie ou une réalité charnelle? Le concept (universel) ne se laisse-t-il pas au contraire embrasser par des langues particulières?
images/icones/livre.gif  ( 7657 )une Europe contractuelle finalement? par Prof (2009-03-17 17:57:18) 
[en réponse à 7651]

En d'autre terme, sommes-nous avec l'union européenne dans une Europe contractuelle, une simple convention humaine, dans le sillage du pacte social des Lumières? Contrat qui nous arracherait donc à l'Histoire et à la Géographie, et qui procèderait de la volonté des hommes.

Je ne dis pas que les institutions sont inutiles, mais qu'elles doivent être finalisées par la réalisation de la nature politique de l'homme (et ultimement du bien commun évidemment). Car la nature politique de l'homme est postulée: il lui appartient de la réaliser à travers l'exercice de sa liberté, pouvant, au contraire des animaux qui vivent en groupe, agir sur l'organisation de la société à laquelle il appartient. Voyez que je ne dialectise pas nature et culture. Or il me semble que c'est ce que fait l'union européenne, au détriment bien sûr de l'ordre naturel: c'est bien pour cela qu'elle n'exclut pas l'entrée de la Turquie, qui n'est pourtant pas européenne, ni par sa géographie, ni par sa culture, dans la mesure où elle adhèrerait au projet politique abstrait que l'UE s'est fixé, c'est-à-dire les droits de l'homme. Qu'en pensez-vous?
images/icones/neutre.gif  ( 7701 )[réponse] par Christian Vaneste (2009-03-17 21:23:16) 
[en réponse à 7657]

L'Europe ne doit pas être une construction purement conventionnelle. elle doit être fondée sur l'idée de subsidiarité entre les Nations et l'Europe comme communauté réelle fondée sur des valeurs communes. C'est la raison pour laquelle j'avais appelé pour ma part à ce que la place du christianisme dans l'identité européenne soit évidemment reconnue. L'Europe n'est pas un continent. C'est une histoire et qui je l'espère n'est pas terminée !
images/icones/neutre.gif  ( 7699 )[réponse] par Christian Vaneste (2009-03-17 21:16:53) 
[en réponse à 7651]

Le travers de la tradition française est de renier la tradition, de préférer le jardin à la française fruit de la volonté et de la raison qui construisent un monde à leur mesure. Je crois davantage au jardin à l'anglaise qui est le fruit d'un mariage équilibré entre l'expérience et l'intelligence. La politique devrait s'inspirer de cet exemple. J'avais cru que l'Europe pourrait éventuellement libérer la France de certaines des malheureuses habitudes qu'elle a acquises depuis le XVIIIème Siècle. je crains hélas que la technocratie européenne ne l'emporte sur le respect des richesses culturelles lié à l'histoire des communautés naturelles que sont les Nations. Toutefois, si la volonté qui procède d'un seul esprit est dangereuse, il n'est pas absurde de penser que la libre expression de la volonté générale issue non d'un peuple abstrait, mais d'une communauté vivante et inspirée sans cesse par ses traditions, puisse avoir des effets heureux. Je suis favorable à une dose de recours au référendum d'initiative populaire selon l'exemple suisse.