Le Forum Catholique

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images/icones/coeur.gif  ( 6278 )une critique "radicale" de la réforme liturgique par Gatien (2008-11-24 20:01:12) 

par Catherine Pickstock, une anglicane. "La nouvelle messe aurait représenté (vous résumé sa pensée)une capitulation désastreuse face aux pires prétentions du rationalisme moderne". Or la liturgie est une des ressources" dont dispose l'Eglise pour "restaurer une amitié politique fondée sur la participation au Christ". Cette auteur oppose "la cité liturgique" à la citée "laïque".

L'Eglise, non pas au secours de la laïcité, mais au contraire à la source d'un renouveau de la politique au sens plein du terme, c'est un retour de bon procédé. Le rituel de la liturgie n'a-t-il pas été copié de celui de la cour romaine entourant l'empereur (l'auteur défend d'ailleurs "la répétition" comme étant dans l'essence même d'un rite ce que le rite de 1969 n'a pas compris)?

Et plus profondément la liturgie a été élaborée dans un monde "enchanté" ou sacralisé. La liturgie comme rempart, defensor civitatis ?
images/icones/neutre.gif  ( 6283 )et si le Motu Proprio visait les anglicans par Gatien (2008-11-24 20:12:43) 
[en réponse à 6278]

les anglicans du début du siècle se sont converti parce que l'Eglise catholique leur semblait un rempart contre la sécularisation et la modernité plus efficace que leur propre Eglise (c'est le cas me semble t-il de Chesterton sans trop forcer les choses). Et vous semblez dire que Benoît XVI n'a pas été insensible à l'argumentation de Catherine Pickstock !
images/icones/neutre.gif  ( 6296 )Liturgie et anglicanisme par Denis SUREAU (2008-11-24 20:58:02) 
[en réponse à 6283]

On dit que Benoît XVI a lu la thèse de Catherine Pickstock où se développe notamment une critique métaphysique de la réforme liturgique. Autour de ce thème, et pour vous dissuader de lire ce livre très ardu, je vous conseille la lecture du livre très lisible du P Aidan Nichols, op converti de l'anglicanisme et seul catholique enseignant à Oxford : "Regard sur la liturgie et la modernité" (Ad Solem, 1998).
Comme je le dis dans mon livre, Catherine Pickstock considère que la nouvelle messe a représenté une capitulation désastreuse face aux pires prétentions du rationalisme moderne. Par exemple, la multiplication des répétitions est un élément fondamental de tout rituel, dont elle explique la signification théologique. Vouloir les supprimer relève d'une incompréhension de la nature même de la liturgie. Elle craint aussi que la célébration vers le peuple (et non versus Orientem) et la pratique de la concélébration n'aient aggravé la coupure entre les laïcs et les clercs que les réformateurs voulaient pourtant atténuer. L'abandon du latin comme langue sacrée lui semble également regrettable. Toutefois Catherine Pickstock demeure malgré tout anglicane et défend notamment l’ordination des femmes.