Le Forum Catholique

inscrivez-vous le phénomène Benoît XVI ?
Pensez-vous qu'il puisse être autre chose qu'une simple inflation de textes correctifs sans ancrage sur le terrain (piètre raccourci de l'action de la Congrégation pour la doctrine de la foi du cardinal Ratzinger) ?

Monsieur le professeur,
j'ose cette question car j'ai bien l'impression à vous lire que vous n'y verrez pas la malice qui n'y est pas.
D'aucuns pensent et disent -du côté de la tradition- qu'il faut se méfier de cette main tendue du Saint-Père parce qu'il fut l'un des principaux experts du concile.
D'autres -bien sûr parmi les modernes- disent au contraire que ce pape est un réac et que c'est le préfet de l'Inquisition qui ouvre la grande porte aux pidistes les plus bornés dans le but non pas de libérer la messe de la Contre Réforme, mais plus sournoisement pour tordre le cou au concile Vatican II.
D'après vous, qu'en est-il, s'il vous plait?
JHS
Maïe


P.S: c'est un plaisir et un grand avantage que d'avoir l'honneur de receveoir ce cours à domicile. Merci Monsieur le professeur, Merci Monsieur le Webmestre

Sur ce point, j'attends d'avoir des actes substantiels pour me prononcer.
Pour le moment, nous n'avons que peu de choses :
- la brève entrevue avec Mgr Fellay
- l'IBP c'est comme dit un de ses membres le 13è institut du genre Ecclesia Dei
- l'arrivée et les déclarations (fortes) de Mgr Patabendige Don.

Pour l'instant, à juger à l'aune de ce maigre bilan, on ne voit guère Joseph Ratzinger (cardinal) pointer.

Si le projet tant annoncé est confirmé et débouche sur une vraie reconnaissance du missel de 1962, là nous pourrons dire que le Cardinal qui a tant réfléchi avec justesse sur la liturgie pointe dans le Saint-Père.
C'est tout l'enjeu de cette affaire.

Le risque majeur est bien sûr celui de la "réception" effective, pour reprendre un terme cher à mes collègues théologiens.
Je ne vois qu'une seule ligne qui s'efforce de ramer à contre-courant depuis 1972 (Paul VI et ses fumées de Satan), puis Jean-Paul II et maintenant Benoît XVI.

Le prisme français ou ouest-européen peut être déformant : les efforts de renouvellement de l'épiscopat ont payé aux USA et en Australie, plus récemment commencent à porter un peu de fruit en Hollande et en GB.
Plusieurs points sont restés en panne ou n'ont avancé qu'à pas comptés :
les "conservateurs", si je puis dire, les chantres de "l'esprit du Concile", sont parvenus à freiner la rénovation des études universitaires spécialement aux USA et la question liturgique. On voit dès la fin du précédent pontificat une volonté romaine qui n'a pas flanché, malgré la montagne d'obstacles accumulés par la bureaucratie collégialiste, véritables remparts de Babylone que Luther appelait à renverser.
Le sort du missel de 1962 est un signe : une capitulation sur ce dossier sera un encouragement à maintenir dans la captivité babylonienne les autres secteurs de l'Eglise qui y endurent le tourment du néo-modernisme et du catholicisme libéral.

Souvenons-nous, à cet égard, que nous aussi ... nous sommes l'Église.
Aide toi, le Ciel t'aidera.