Le Forum Catholique

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=5634
images/icones/neutre.gif  ( 5634 )Pour conclure par Nicolas Senèze (2008-04-24 16:14:02) 

Merci à XA pour son invitation. je finirais en répondant plus longuement à sa question. Pourquoi ce livre ?

En travaillant depuis plusieurs années ce dossier pour 'La Croix', je me suis aperçu que la plupart de la littérature sur le sujet venait du monde intégriste lui-même. En creusant plus, j'ai vu que tout le débat depuis 40 ans était dans les mains du monde intégriste qui en impose les termes et les thèmes. Quelques exemples :

- "la nouvelle messe". Le NOM n'était qu'une évolution de plus de l'unique missel romain (certes plus importante que les précédentes, mais dans la lignée). Il n'empêche, le sintégristes ont argué d'une "nouvelle messe" qui remplaçait l'ancienne. Paul VI lui-même est tombé dans le panneau, en montant au créneau pour défendre "la nouvelle messe".

- "les intégristes ont été maltraités". 1974, ce sont pourtant toujours les intégristes qui ont claqué la porte à toutes les ouvertures romaines. On vient encore d'en avoir un exemple avec la dernière LAB de Mgr Fellay : quoiqu'en disent quelques-uns ici, c'est bien une fin de non-recevoir à l'ultime ouverture de Benoît XVI. Ce refus est certes poli, mais Mgr Fellaay est un homme urbain qui y mettre les formes quand il s'agit d'envoyer le pape sur les roses).

- les abus liturgiques. A force de les dénoncer, on ne sait même plus de quoi il s'agit (les filles en effet de choeur ? c'est permis. les laïcs ministres extraordinaires de la communion ? c'est permis). A force d'écrire à Rome, les responsables romains sont persuadés que la France vivrait une catastrophe liturgique. Et sont tout étonnés quand il voit réellement ce qui se passe en France (aller donc voir en Italie comment les messes sont expédiées !). Certes il y a eu des de véritables abus dans les années 1970 (les fameuses « expérimentations », que je n'ai pas connu, étant trop jeune, et qui auraient même pu me jeter dans les bras de Mgr Lefebvre à l'époque...) Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème, mais c'est oublier la manière dont était célébrée la liturgie avant la rénovation voulue par le concile.

- "la crise de l'Eglise est la faute du concile, donc revenons avant et tout ira mieux !" C'est oublier que la crise commence dès le début du XXe, qu'elle s'aggrave à partir de 1945. Et si le concile avait freiné l'hémorragie. Pour ma part, je suis persuadé que oui. S'il n'avait pas eu lieu, il ne resterait en France que les "fidèles de la Tradition", comme un dernier carré...

- "les séminaires de la Tradition sont pleins". C'est vrai qu'il est toujours facile de remplir un séminaire en y mettant la moitié de séminaristes venus d'autres pays, et le reste de toute la France, alors que les séminaires diocésains ne recrutent que sur un territoire sommes toutes limité. Et oui, je maintiens que ces séminaires sont moins regardants. 50% d'ordonnés après l'entrée au séminaire ? Mais combien demeureront prêtres dans 10, 20 ou 30 ans. Beaucoup sans doute, étant donné le fonctionnement très fermé des communautés tradis (un petit monde qui fonctionne sur soi, fermé, sans « tentation » "tentation" extérieure)

Bref, cela fait trop longtemps que la FSSPX impose son agenda et ses arguments. Que je le dise insupporte l'abbé Celier qui préfère présenter mon livre comme un brulot politique (et se garde soigneusement d'aborder toutes les vraies questions qui le fâchent)... Il aurait tort de se priver, puisque, à lire les réactions du FC, ça marche. Depuis quelques temps, certains sur le FC dénoncent une « dérive sectaire » de la FFSPX. Je ne serais pas aussi sévère... Reste qu'il y a un peu de ça. Un côté « Nous avons la Vérité », « tout ce que disent les autres sur nous est faux et mensonger », « seuls nous sommes qualifiés pour parler de nous »...

Une précision pour finir : non je ne suis pas moderniste. Tout bonnement un catholique qui obéit à l'ensemble de l'enseignement des papes. Tout l'enseignement sans essayer d'en faire un tri. Bref j'essaye d'être moderne, sans tomber dans le post-modernisme... Pas toujours facile. Mais il est toujours piquant de recevoir des leçons d'obéissance de ceux qui depuis 40 ans traînent pape, évêques, prêtres et concile dans la boue !
images/icones/neutre.gif  ( 5642 )C'est permis sous condition par JacqHou (2008-04-24 20:20:57) 
[en réponse à 5634]

En évoquant ce sujet(les filles servant de messe) j'ai fait une erreur j'étais mal informé. je vous remercie de m'avoir permis de savoir qu'il y avait permission sous condition. Cette condition est l'autorisation de l'évêque et ensuite si l'autorisation est donnée( ce pouvoir d'autorisation n'oblige pas l'évêque) le devoir d'explication aux fidèles.
Si l'on peut supposer l'autorisation de l'évêque, je n'ai jamais entendu une explication. Et ceux qui, comme moi, croyaient à un abus, sont en fait victimes du défaut d'explication, qui semble constituer un abus même s'il n'est pas en soi liturgique car il est une obligation. Alors le défaut ici ne peut être totalement imputé à charge, ici le manque de formation et d'information est évident et la participation à une catéchèse permet de mieux comprendre la réalité du terrain.

- les abus liturgiques. A force de les dénoncer, on ne sait même plus de quoi il s'agit (les filles en effet de choeur ? c'est permis. les laïcs ministres extraordinaires de la communion ? c'est permis)



Cependant concernant les abus liturgiques...
Les traductions...
Il semble que Rome ait dû intervenir dernièrement? Que devons nous penser de l'autorité locale, chargée de la traduction, et, évoquée dans une autre partie du texte dont un extrait figure dessous?

Prenez un missel ordinaire et essayez de suivre la liturgie...
Au rite ordinaire de Paul vi l'on substitue une liturgie non codifiée.
Pourquoi est-il aujourd'hui plus facile de suivre une messe sous la forme extraordinaire du rite dans un missel latin sans connaître le latin.
Trouvez vous cela normal?


22. Modifier la liturgie relève de la hiérarchie

§ 1. Le gouvernement de la liturgie dépend uniquement de l'autorité de l'Église: il appartient au Siège apostolique et, dans les règles du droit, à l'évêque.

§ 2. En vertu du pouvoir donné par le droit, le gouvernement, en matière liturgique, appartient aussi, dans des limites fixées, aux diverses assemblées d'évêques légitimement constituées, compétentes sur un territoire donné.

§ 3. C'est pourquoi absolument personne d'autre, même prêtre, ne peut de son propre chef ajouter, enlever ou changer quoi que ce soit dans la liturgie.



Source

Quand avant le renvoi final vous devrez subir un lavage de cerveau par l'acat, le dimanche et ce de manière régulière vous en reviendrez.

Comment se fait-il qu'il y ait une si grande diversité "liturgique" alors que la réforme voulait une unité liturgique?