Le Forum Catholique

Si la guerre froide pouvait encore faire recette, pourrait-on imaginer un 007 qui aurait un peu plus de respect pour les femmes, sans pour autant les voiler, ni coucher avec Félix Lighter ?

Accepteriez-vous le rôle d'un James patriote, magnanime, beau et intelligent. Voire père de famille tant qu'on y est. Un peu comme vous quoi!

Dans l'affirmative, quel nom de scène choisiriez-vous ?
- Sean Pichon
- Olivier Connery
- Un autre



Patapouf

Cher Patapouf,
Merci pour l'humour il en faut par les temps qui courrent!A dire vrai d'autres avaient déja fait le rapprochement avec Sean Connery. J'accepte le portrait ( moral) que vous dressez de moi, l'important n'est pas ma tête mais, oserai-je le dire, ce qu'il y a dedans et donc ce que j'ai écrit dont nous devrons débattre ce soir. Bien cordialement. Olivier Pichon

je fus moi-même très intéressé par le sujet de l'émission. Votre dernier livre. A tous les deux. Surtout lorsqu'Anne Brassié laissait à l'abbé Célier le loisir de s'exprimer plus de 3,5 sec. Mais c'est un autre débat que malheureusement je n'ai pas eu le temps d'aborder directement avec elle à notre dernier dîner où j'étais d'ailleurs à votre table (ça, c'est pour meubler vos nuits d'insomnies ).

Je me permets ce ton badin parce-qu'il n'est que 17h45. Ce sera bien assez sérieux quand ce sera l'heure. J'ai ainsi tenu un certain temps, dégustant les paroles de l'abbé Célier quand on la lui donnait. Quelle rigueur, quelle clarté et quelle pédagogie entre ces petites lunettes rondes et ce col romain! (C'est Patapouf qui parle). Un langage direct, précis, amusé et amusant même dans les choses très sérieuses de soi, une volonté, toujours couronnée de succès, d’être compris de ses lecteurs, (c'est l'abbé Laguérie qui parle). C'est aussi ce qu'il me disait dans la voiture ce soir du 24 mars 2007 alors qu'il venait de dévorer "Benoît XVI et les tradi" dans le TGV.

Ma question :
Suite à votre travail d'avocat du diable avec l'abbé Célier, détectez-vous à la FSSPX une amorce de souplesse, une sorte de prise de conscience qu'il faudrait peut-être chercher des solutions là où l’on semblait se contenter d’un constat, voire envisager une thérapie là où l’on ne songeait qu’à un diagnostique ou, plus exactement, on brandissait un verdict ?

Patapouf



extraits du blog de l'abbé Laguérie
à propos du livre "Benoît XVI et les traditionalistes"

Je ne saurais me prononcer sur la Fraternité toute entière ,en revanche ,je pense que l'abbé Celier " bouge" sur certains points. Même s'il ne parle pas comme porte parole de ladite fraternité, il a reçu l'aval de ses supérieurs. Il y a d'abord le ton qui me paraît important, il s'exprime sans agressivité aucune avec un style qui lui est propre et non dépourvu de modernité. Je n'aurai pas la faiblesse de céder à la mode mais j'ai noté que le tour avenant de sa pédagogie, ses métaphores originales aident à comprendre la dimension du problème. Je voudrais d'ailleurs souligner que le livre a permis la diffusion des thèses de la FSSPX dans le grand public contribuant en quelque sorte ( c'est à la mode ) à sa dédiabolisation et surtout à lutter contre sa méconnaissance. C'est pourquoi je m'explique mal l'agressivité de certains " paroissiens" à mon endroit.Mais passons , l'important est la façon charitable ( la double charité celle de la vérité et celle du coeur) dont il parle de ses confrères ecclésiadéistes ou autres.Loin de la rhétorique des" raliés" des "traîtres" et autre logomachie qui a si souvent encombré le discours de tant de fidèles( voyez comme ils s'aiment!)Au surplus, il se montre fin connaisseur de l'histoire de l'Eglise, nous avons tous les deux travaillé sur les innombrables tomes de l'histoire de l'Eglise de Fliche et Martin, un monument!Lui ,au séminaire moi, pour les Chartes,la leçon que nous en tirons en commun c'est la formidable capacité récupératrice, assimilationiste de l'Eglise. De telle sorte que par exemple, l'abbé Celier admet parfaitement qu'on ne peut revenir à la situation de l'Eglise sous Pie XII et il le dit à ceux qui parfois en ont rêvé.Il tombe d'accord avec moi sur un phénomène de retraditionnalisation progressive de l'Eglise, phénomène observé sur le terrain, d'où ce concept de "messe pipaule" .Il montre aussi comment il est possible, dès aujourd'hui, d'avancer dans les discussions avec Rome et il propose des perspectives pour l'Eglise souvent étonnantes.

Comment concilier cette citation de Mgr Lefbvre qui nous est régulièrement brandie et l'avis de l'abbé Célier qui croirait possible, dès aujourd'hui, d'avancer dans les discussions avec Rome ?

Un grand merci, cher Monsieur, d'être des nôtres ce soir.
Et pour vos réponses.

Patapouf

Il faut bien comprendre qu'aujourd'hui, si la foi a reculé si les églises se sont vidées nous ne sommes plus du tout dans la situation où se trouvait Mgr Lefebvre dans les années 70/80.La grande folie s'est apaisée, face à un offensive,le fondateur de la FSSPX opposait une contre-offensive. Aujourd'hui nous avons ,de part et d'autre ,affaire avec une résistance plutôt passive du côté des évêques ,une résistance active du côté des tradis,et à Rome, un allié objectif de la deuxième tendance. L'abbé qui est bon observateur et pragmatique peut donc faire l'hypothèse qui ne vous paraît contradictoire que toutes choses égales par ailleurs.Mais, précisément elles ne le sont plus.