Le Forum Catholique

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=1846
images/icones/vatican.gif  ( 1846 )Ratisbonne par Tibère (2007-01-27 12:26:12) 

Mon Père,

Qu'avez-vous pensé du discours prononcé par le Saint-Père à l'Université de Ratisbonne ? (le discours pas les commentaires malveillants des journaleux).
images/icones/fleche3.gif  ( 1877 )Je réponds très volontiers à votre question, par Père Michel Lelong (2007-01-29 19:45:03) 
[en réponse à 1846]

d'autant plus que les médias ont présenté et commenté ce discours de façon aussi fantaisiste que regrettable.
En réalité, le Saint Père a fait à Ratisbonne une conférence sur le thème des relations entre la Foi et la Raison.
Il a dénoncé le risque de se contenter de la raison en rejetant la Foi en Dieu et le risque d'une foi religieuse qui ne soit pas vécu avec l'apport de la raison humaine, cette raison étant donnée elle-même par Dieu.
Benoit XVI, à ce sujet, a insisté sur le péril qui menace actuellement l'Occident quand il refuse la dimension religieuse de l'existence.
Il a également parlé de l'Islam et ses propos ont laissé entendre que contrairement à l'Eglise catholique, l'Islam et d'ailleurs aussi le Protestantisme, ne sont pas parvenus à établir une complémentarité entre Foi et Raison.
Ses propos ont suscité des réactions condamnables et même sectaires de la part de quelques groupes extrémistes très minoritaires dans le monde musulman. Mais ils ont eu l'avantâge de susciter aussi une longue et très intéressante réponse d'une trentaine de personnalités musulmanes particulièrement représentatives et appartenant à un grand nombre de pays d'Orient et d'Occident.
Dans cette réponse, ces personnalités musulmanes disaient leur estime et leur confiance envers le pape, ainsi que leur soutien à son action pour la sauvegarde des valeurs spirituelles et pour la paix dans le monde. Ils exprimaient aussi leur désaccord avec la façon dont le pape avait abordé le problème Foi et Raison dans l'Islam et ils proposaient à Benoit XVI de poursuivre le dialogue avec lui.
Le Saint Père a répondu très favorablement à cet appel, d'abord dans un important discours à Rome le 25 septembre 2006, discours dans lequel il déclare : "Nos contemporains attendent de nous, chrétiens et musulmans, un témoignage éloquent pour montrer à tous la valeur religieuse de l'existence.
Enfin, lors de son voyage en Turquie, comme on le sait, le pape a renouvelé sa volonté d'établir des relations sereines avec les musulmans.
Je me permettrais de vous donner ici mon point de vue, tout en sachant que plusieurs de mes amis du GREC voient les choses autrement. En ce qui me concerne, j'ai trouvé normal que Benoit XVI se recueille à la Grande Mosquée : contrairement à ce que certains commentateurs ont prétendu, il n'a pas cédé à un quelconque syncrétisme, mais comme il l'a expliqué lui-même, il a tenu à se recueillir en silence devant Dieu, à côté des croyants musulmans qui l'accueillaient.
J'ai lu, à ce propos, les commentaires du Chardonnet et j'ai regretté leurs tons polémiques contre Benoit XVI, que les catholiques attachés à la Tradition devraient, me semble t-il, soutenir au lieu de le critiquer. J'ai aussi entendu, sur le même sujet, au cours de notre dernière réunion du GREC, le point de vue de l'abbé Lorans et j'ai été très heureux de constater que tout en émettant d'importantes réserves, il a parlé du Saint Père avec beaucoup de respect et de confiance. Cela montre bien qu'au sein de l'Eglise, on peut parfaitement ne pas être pleinement d'accord tout en sachant s'écouter et se respecter.
images/icones/hein.gif  ( 1878 )[réponse] par JacqHou (2007-01-29 20:13:35) 
[en réponse à 1877]


le point de vue de l'abbé Lorans et j'ai été très heureux de constater que tout en émettant d'importantes réserves, il a parlé du Saint Père avec beaucoup de respect et de confiance. Cela montre bien qu'au sein de l'Eglise, on peut parfaitement ne pas être pleinement d'accord tout en sachant s'écouter et se respecter.



Peut-on tout en étant au sein de l'Eglise ne pas reconnaitre le concile vatican II?
Ou bien peut on comprendre dans vos propos que la position de la fraternité au sein du Grec serait différente de celle qu'elle défend devant ses fidèles?
images/icones/fleche2.gif  ( 1881 )réponse à vos 2 questions par Père Michel Lelong (2007-01-29 20:22:25) 
[en réponse à 1878]

En ce qui concerne Vatican II, il faut se rappeler que Mgr Lefebvre ne l'a pas rejeté dans son ensemble. Il a certes, vigoureusement contesté certains de ses textes et surtout l'interprétation qui en a été parfois donnée dans les années qui suivirent le concile.
Quant à savoir si l'on peut être catholique en rejetant Vatican II, je ne me permettrai jamais de porter des jugements pour dire qui est catholique et qui ne l'est pas. Ce que je pense seulement, c'est que depuis ses origines, l'Eglise a connu de très nombreux conciles dont certains furent aussi contestés que l'est Vatican II et il me semble assez étrange de dire que tous les conciles sont valables sauf le dernier, comme d'ailleurs de prétendre que l'Eglise a commencé avec Vatican II.

Au sujet de votre 2e question sur les différences de points de vue au sein de la FSSPX, je pense que dans les milieux attachés à la Tradition comme dans ceux qui se réclament du concile Vatican II, certains savent écouter et d'autres moins...

images/icones/neutre.gif  ( 1887 )Merci de vos précisions par JacqHou (2007-01-29 20:59:53) 
[en réponse à 1881]

Les positions de Monseigneur Lefebvre sont elles encore celles de la Fraternité concernant le concile?
En lisant certaines déclarations il semble que le fossé soit plus profond avec ces successeurs?
Ce n'était pas en ce sens que j'entendais catholique conscient que ce jugement appartient à Dieu. Pour le reste votre réponse me satisfait totalement.
Car en effet prétendre que l'Eglise commence avec Vatican II procède de la même erreur que de dire qu'elle s'arrête là ou Vatican II commence.
Mais cette erreur est elle compatible avec une pleine adhésion à ce qu'a toujours voulu faire et enseigner l'Eglise? (ce dont je ne doute pas un instant de la part de Monseigneur Lefebvre)