Le Forum Catholique

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=1565
images/icones/sacrecoeur.gif  ( 1565 )De la question de l'autorité et de l'obéissance aux dogmes par Benoît C (2007-01-19 10:15:42) 

Monsieur l'abbé,

c'est un euphémisme de dire que l'on est en face d'une crise de l'autorité de l'Eglise en France (je ne connais pas la situation des autres pays catholiques).

Il n'est pas une semaine sans que tel évêque, tel prêtre, tel fidèle d'un diocèse revendique son droit à construire sa religion catholique en retranchant des dogmes les points qui ne lui plaisent pas... Pourtant le Christ ne nous a-t-il pas enseigné deux choses importantes :
- celui qui n'est pas avec moi est contre moi ;
- Tu es Pierre, et sur cette Pierre je batirai mon Eglise...

Cette situation impensable avant la crise moderniste (celle du début du XIXe siècle, pas celle de Vatican II qui ne fait qu'en découler) est aujourd'hui jugée normale par les catholiques de tout bord.
Ce relativisme touche même les catholiques traditionnels (nous ne sommes finalement que des hommes, ni moins bons ni meilleurs que les autres)...

A l'époque de l'hérésie protestante, les contestaires sont sortis d'eux-même de l'Eglise catholique. Par contre, plus tard, les tenants du modernisme ont choisi de rester dans l'Eglise, afin d'instiller peu à peu leur venin...
N'êtes vous pas effaré de constater, alors que l'erreur moderniste a été condamné par plusieurs papes, avec comme point final l'encyclique "Pascendi Dominici Gregis" du pape St Pie X, que cette même "soupe" nous soit resservie sans complexe par le clergé, depuis les années soixante !

Hormis l'interdiction d'enseigner de tel théologien, l'envoi de certain évêque à Partenia (cas anecdotiques), est-il possible d'envisager que Rome "tape du point sur la table" et rappelle :
- l'intangibilité des dogmes et l'impossibilité de tout droit d'inventaire ;
- la nécessaire obéissance au souverain pontife.

Enfin, selon vous quelle est l'issue de la crise actuelle au regard de cette crise de l'autorité ?

Benoît
Veuillez excuser l'imprécision de mes termes...
images/icones/neutre.gif  ( 1610 )Tout évêque peut condamner une hérésie par Abbé Claude Barthe (2007-01-22 19:36:22) 
[en réponse à 1565]

C’est une prolongation de la question précédente.
En attendant que le prêtre ou l’évêque qui a fait notoirement naufrage dans la foi soit condamné, condamnation qui ne peut qu’advenir un jour, car la pérennité de l’Église exige qu’on en connaisse les frontières, il faut se détourner d’eux en raison du scandale qu’ils donnent. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire que la condamnation d’un prélat hétérodoxe vienne d’abord de Rome. Un de ses frères évêques, ayant quelque virilité théologique, pourrait ouvrir le feu, et condamner l'erreur de son confrère, par charité pour les brebis du troupeau. Vatican II a rappelé, à juste titre, que tous les évêques avaient, d'une certaine manière, la charge de tout le troupeau. Et aussi une université pourrait condamner l'erreur, comme elles le faisaient dans le passé, un groupe de prêtres, etc.

Par ailleurs, il est vrai que le relativisme, sous forme de «bricolage» de sa porpre foi ou de sa propre morale, de même que le «j’en prends, j’en laisse», sont aujourd’hui très généralisés. « Nous sommes tous des modernes, et vous les tradis au moins autant que les autres », dit à peu près l’historien Paul Airiau. Il exagère. Mais...

images/icones/neutre.gif  ( 1643 )si un évèque s'écarte de la vraie Foi, par Prof (2007-01-22 21:34:34) 
[en réponse à 1610]

conserve-t-il cependant sa juridiction sur les âmes en attendant que Rome, éventuellement, ne le déstitue? ou bien faut-il considérer qu'en rejetant la Foi de l'Eglise un tel évèque (dès lors hérétique) se met de facto en dehors de la communion ecclésiale et perd ainsi de facto le mandat qu'il a reçu de l'Eglise pour confirmer ses frères dans la Foi qu'il ne possède plus?

Sans doute peut on répondre qu'un fidèle ne peut pas juger la Foi de son évèque; cependant si celui-ci tient publiquement des propos contre la Foi, comment doivent alors réagir les fidèles qui ont de par leur baptême le devoir de garder pur le dépôt de la Foi qu'ils ont reçu du Christ? Sont-ils encore soumis à son autorité et à sa juridiction? Doivent-il encore le considérer comme leur père?