Le Forum Catholique

Venons-en à vos relations avec votre lectorat. Quelle est la nature de vos relations avec lui ? Vos lecteurs réagissent-ils à vos articles ? De quelle façon ? Par téléphone ? Par courrier ? Leur répondez-vous ?

nos lecteurs nous écrivent beaucoup et nous téléphonent souvent. Le plus souvent pour se plaindre. C’est un bon signe. Nous avons affaire à un lectorat exigeant qui ne laisse (presque) rien passer. Sur les grands dossiers, lorsque nous prenons position, le lectorat réagit alors différemment : il se manifeste pour apporter son soutien, nous encourager, nous dire de ne pas lâcher prise. Malheureusement, notre équipe est trop petite pour que nous puissions répondre à tous. Nous avons surtout des difficultés à répondre à des questions précises qui demandent du temps : l’aide pour un mémoire d’histoire sur le catholicisme français ; tel point de droit canon ou encore trouver un prêtre ou une église pour un mariage, un baptême sans parler des cas difficiles à régler et qui sont du ressort des prêtres.

A La Croix, en tous cas, la relation avec les lecteurs est essentielle. D'abord parce que, dans le cadre de nos reportages, nous sommes en prise directe avec eux. Nous recevons aussi un abondant courrier auquel nous essayons de répondre dans la mesure du possible (un service de 4 personnes nous y aide). Ces courriers sont de tous types : contestation, certes, mais aussi demande de précisions sur un article, question ou suggestion, remerciements...

Nos lecteurs, effectivement, réagissent. La plupart du temps, dans notre position particulière, pour nous reprocher d'être trop d'un côté, alors que, dans le même temps, un autre nous reproche le positionnement inverse. C'est peut-être là que l'on peut travailler à l'objectivité de sa prose.

Cela dit, "Présent" connaît un soutien de ses lecteurs que nos nombreuses difficultés n'ont pas démenti.

Les relations avec les lecteurs sont principalement celles du courrier. De ce point de vue, c’est un enrichissement, nos lecteurs savent passablement de choses et je me désole de ne pouvoir publier toutes leurs lettres faute de place. Je m’efforce de répondre personnellement, mais je n’y parviens que difficilement. Il m’est difficile de comparer avec d’autres lectorats, en revanche j’estime à près de 10 % le nombre des lecteurs de Monde & Vie qui ne sont pas intéressés par les questions religieuses, mais qui lisent le journal pour ses informations. Certains se trouvent très éloignés du porche (de l’Eglise), d’autres s’y trouvent manifestement. La tâche est rude de les convaincre d’entrer, malgré leur grande bienveillance.

Le courrier le plus abondant que je reçois concerne les tradis et les sectes. Ce n'est pas une blague de mauvais goût. Sans doute que les personnes concernées sont plus passionnées que les autres.
Sinon, l'usage du mail facilité bcp les communications. Pour ma part, j'avoue une très forte faiblesse du côté des courriers écrits. Je ne réponds qu'une fois par an : pour les voeux. J'ai honte...

Mon expérience de journaliste-radio est un peu différente de celle de mes confrères de la presse écrite. Mes émission sur Radio Courtoisie – toujours en direct, je répugne personnellement aux pré-enregistrements – sont très "inter-actives". l'auditeur réagit en général plus rapidement que le lecteur. Sans doute parce que les deux médias sont au fond très différents : la radio est plus "subie" que la presse écrite (les opinions d'Olivier Pichon et de Philippe Maxence seraient utiles sur cette analyse), mais elle me semble plus réactive et donc un peu plus vivante. Toutefois, et dans le cadre particulier de Radio Courtoisie, l'auditoire étant extraordinairement varié, l'amplitude des réactions est considérable.

Les relations avec les lecteurs sont très diverses. Les voyages offrent d'heureuses occasions de rencontre pour les mieux connaitre. Je dois ajouter quant à moi que j'ai toujours eu une certaine frustration à propos du courrier qui est relativement rare, pas toujours intéressant... Le développement d'internet aura au moins permis des conversations plus vivantes et des controverses directes.

Nous avons une relation interactive avec notre lectorat. Essentiellement par courrier ou courriel. Malheureusement nous n’avons ni le temps de répondre à tous, ni la place de tout publier. Nous nous efforçons néanmoins de toujours tenir compte des critiques bienveillantes et des suggestions opportunes.
Sans oublier ces chers râleurs qui se débrouillent toujours pour mettre de l’ambiance.