à Lux

Le Forum Catholique

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Maxence Caron -  2010-03-22 19:48:07

à Lux

Que voulez-vous, j’ai toutes les tares : je ne suis pas relativiste, je suis catholique, j’aime la Beauté, je recherche la Vérité. Cela fait beaucoup pour un seul homme qui préfère ces valeurs plutôt que ce que le Cardinal de Lubac condamnait lorsqu’il affirmait : « les belles carrières de certains "intellectuels" sont de belles existences d'animaux domestiques ».
Qu’est-ce que penser ? qu’est-ce que rechercher la Vérité ? Si la chose vous apparaît essentielle au vrai sens de l’épithète, vous ne pouvez accepter certaines compromissions. C’est d’une évidence que soutiendraient tous les penseurs de l’histoire de la philosophie, qui combattirent chacun les bassesses de leur époque. Travailler à l’université aujourd’hui c’est devoir renoncer à penser. C’est passer plusieurs années de sa vie à flatter tel personnage pour obtenir telle chose, etc. Les livres, les articles, les témoignages sont parus nombreux sur les mœurs de l’université. Quel rapport ces façons peuvent-elles entretenir avec l’art et la pensée ? Le recoupement du talent et du social est aujourd’hui clairement impossible, y compris dans l’université en philosophie ; il faut que quelque chose ou quelqu’un soit médiocre pour être accepté. Etre brillant c’est faire de l’ombre à ses pairs ; rechercher la Vérité, ce qui est la définition même de la philosophie, c’est contredire le relativisme officiel ; aimer la Beauté, c’est contrevenir à la cacophilie officielle. Au milieu de tout cela, il reste quelques veilleurs, et ils apprécient mon travail qui se déroule dans la sincérité et sans attente de retours. Si j’attendais des retours, je m’y prendrais autrement. J’assumerais ainsi parfaitement de n’avoir aucun succès si la chose se présentait, et de rester le grand migraineux que je suis, handicapé par son crâne trois fois par jour en crise. Le Seigneur sait la consistance des cœurs et sait ce qui se déroule dans le secret.
Pour répondre à votre autre question : l’on me prend au sérieux, oui, l’on me critique à coups de préjugés, aussi, et dans tous les cas la nuance est rare. J’ai d’amicaux et très officiels soutiens (même universitaires, c’est inouï n’est-ce pas ?) tandis que d’autres, très idéologiques et sans aucun sérieux, ne parlant jamais du fond et ne m’ayant pas lu mais faisant partie de la masse de ces gens qui s’informent sur internet et croient avoir fait le tour d’une pensée en lisant la quatrième de couverture, me traitent de tous les noms parce que je suis chrétien et que je ne passe pas mon temps à m’en excuser. Les gens sont tellement imprévisibles, tellement originaux ; jamais vulgaires, jamais malveillants ni envieux : l’humanité nage en plein bonheur, vous le savez bien.
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