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Le Forum Catholique

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Révérend Père Louis-Marie de Blignières -  2009-11-27 19:38:13

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Dans un fil récent sur le FC, Yves Daoudal s'est fait le défenseur de la vernacularisation de la liturgie, en excipant de deux arguments résumés dans cette phrase : "Il n'y a pas de notion de langue liturgique dans les Eglises orientales, de même qu'il n'y avait pas cette notion dans les premiers siècles du christianisme occidental." (Y. Daoudal) Faut-il, selon vous, envisager une vernacularisation de la Messe romaine traditionnelle, à la manière dont les Églises orientales catholiques en diaspora ont adopté, le plus souvent, la langue moderne du pays où elles se sont implantées ? Doit-on écarter les événements et les débats qui ont présidé et suivi la traduction du Novus Ordo Missae et continuent à faire rage (cf. Liturgiam authenticam) ? L'exemple à suivre ne serait-il pas, à l'inverse, celui des Églises mères qui, jusqu'à présent, ont refusé en majorité cette vernacularisation en raison des difficultés qu'elle entraîne ? Ces difficultés sont-elles aussi imaginaires et non fondées que le pense M. Daoudal, et les partisans - très majoritaires - du Novus Ordo célébré en langue vulgaire ? [Excusez cette question un peu longuement formulée !]

Réponse.Cher Luc, je nuancerais un peu les arguments de notre ami Yves Daoudal. Dans les Eglises orientales séparées, l'attachement à la langue liturgique originaire reste grand : le slavon chez les Russes, le grec chez les Melchites, le grabar chez les Arméniens. Les orientaux catholiques suivent encore largement cette pratique et même s'il y a chez eux davantage de vernaculaire, la langue liturgique reste une référence utilisée au moins partiellement. Je pense au grec pour les Melchites.

Les débats sur les traductions du Novus Ordo Missae me semblent d'une importance capitale. J'en ai parlé plus haut. La plupart des catholiques subissent des traductions frelatées dénoncées même par des non-tradis. Il est donc très important qu'ils puissent avoir accès à des versions qui ne trahissent pas l'original promulgué par Rome. D'autant plus que c'est sur les editiones typicae que porte l'assistance du Saint-Esprit aux lois universelles de l'Eglise.

Je ne crois pas opportun de s'engager dans la voie d'une vernacularisation du rite traditionnel. Le vernaculaire est suffisamment représenté par le Novus Ordo Missae. L'important est qu'il retrouve une pleine fidélité à l'original et si possible plus d'élégance littéraire.
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