L'utilitarisme de nos amis britanniques

Le Forum Catholique

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Pierre-Olivier Arduin -  2008-03-13 19:43:29

L'utilitarisme de nos amis britanniques

Les Britanniques sont des utilitaristes ; les fondateurs de cette doctrine morale, qui est en train de dominer le monde bioéthique international, sont tous deux originaires de cette nation, Jeremy Bentham et John Stuart Mill. Ils raisonnent la plupart du temps en terme d’intérêts et de conséquences sans jamais se soucier de la signification intrinsèque des pratiques et d’un quelconque bien objectif. C’est l’un des premiers Etats à avoir légalisé le clonage embryonnaire et la création in vitro d’embryons uniquement à des fins de recherche. Soumis à une pénurie chronique d’ovocytes (les cellules sexuelles féminines), indispensables pour mener à bien la technique du clonage qui consiste à y injecter un noyau de cellule adulte (on aboutit à la conception d’un embryon jumeau du donneur, mais décalé dans le temps), ils ont pensé un moment acheter les précieuses cellules aux Africaines ou aux Anglaises en situation de précarité. Solution qui a choqué une partie de l’opinion publique si bien qu’ils ont imaginé les remplacer par des ovocytes de vache ou de mouton. On aboutit à un embryon chimérique dont le génome est essentiellement humain mais le reste est d’origine animale. Pratique autorisée à présent comme vous l’avez rappelé. Non seulement il s’agit d’une transgression éthique majeure mais cela n’a aucun sens sur le plan scientifique car aucun comité éthique hospitalier n’autorisera la greffe de cellules issues de ces embryons hybrides au vu des dangers de transmission de virus animaux inconnus. Pourtant, la ministre de la recherche, Valérie Pécresse, a demandé d’étudier ce « nouveau concept scientifique » avant la révision de la loi de bioéthique. Mgr Sgreccia, président de l’Académie pontificale pour la Vie, a réagi très vivement en septembre 2007 en demandant à la communauté scientifique de se désolidariser de l’autorisation britannique: « C'est un acte monstrueux dirigé contre la dignité humaine (…). La création d'un hybride homme-animal est une frontière qui avait été interdite, jusqu'à aujourd'hui, et par tous, dans le domaine des biotechnologies. Et cela, justement parce que la dignité humaine est compromise, offensée et qu'on peut ensuite créer des monstruosités à travers ces fécondations ».
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