Cher Monsieur Martin,

Je n'ai pas encore lu votre livre, mais je crois après vous avoir lu ici que je serais ravi de le faire.
Ne croyez vous pas qu'en plus de l'aritualisme pratiqué, il y ait aussi une mentalité qui créée la pauvreté artistique.

Je m'explique : comment comprendre dans une église romane ou baroque (donc deux décors très différents mais cohérents) la présence d'une grille à l'entrée avec des dessins d'enfants, d'atroces affiches ou du papier crépon ?
De même comment comprendre que dans une collégiale pleine d'ornements liturgiques disponibles allant du XVIIIe aux années 50 (donc pour tous les gouts si vous me passez l'expression) on se retrouve avec un célébrant portant immanquablement des ornements paupéristes faits pour l'occasion ?

C'est la même chose pour les autels ou les vases sacrés.

Je conçois tout à fait que l'art liturgique doive pouvoir parler à son époque, mais lorsque je passe devant les vitrines du Bon Marché je ne retrouve pas cette fausse pauvreté.

Ne croyez vous pas donc qu'au delà du problème liturgique il y a aussi un problème de mentalité bourgeoise et élitiste complexée qui pense remplir la mission de pauvreté de l'Eglise en produisant un art paupériste beaucoup plus onéreux que de se servir ou faire restaurer les trésors légués par nos ancêtres.

Quelle pourrait être la solution pour contrer cette hypocrisie, sachant que les gens qui en sont responsables sont souvent éduqués, connaissent l'art sacré ancien ne le détestent pas, mais veulent pour Dieu une fausse pauvreté?