Monsieur l'abbé,

La réforme liturgique n'a pas été quelquefois sans influencer certains rites orientaux: retournement de l'autel, admission de filles au service d'icelui, etc. Cependant, cela n'a pas donné des NOM "exotiques", dans la mesure où dans maintes communautés, le rite a été maintenu. Cela est patent dans le rite maronite et plus limité dans les autres.

Si évolution, il y a eu, ce fut aussi pour débarasser les rites de leurs scories latines. A cet égard, la latinisation des rites orientaux a été scandaleuse (cf. le 19ème siècle). Quoique VOMiste, je suis absolument hostile à toute influence du rite latin, même traditionnel, sur les liturgies orientales qui ont leur logique propre.

Mais en débarrassant ces rites de leur scorie post conciliaire, peut-on éviter également de les influencer par la forme extraordinaire ? Les rites orientaux ignorent la communion dans la main, mais ils ignorent aussi le canon à voix basse, la communion sous la seule forme du pain, la récitation du Notre Père par le seul prêtre, etc. Pour choquer un peu, l'agenouillement pratiqué dans le rite latin lors de la consécration ne me paraît pas transposable. La réalité est que la sacralité se préserve d'une autre manière: iconostase, chant, multiplication des gestes mystériques, etc. Les liturgies ne sont pas moins ferventes, et entourées de précaution lors de leur célébration.

Si on déNOMise, ne faut-il pas aussi déVOMiser ? Pardonnez-moi pour cxes néologismes, mais je crois que la question doit être posée.

Ces deux familles rituelles ne sont-elles pas appelées à évoluer parallèlement, sans se croiser, dans leur logique propre ?