Je n'ai jamais exercé de responsabilité politique, mais j'ai vu, et vois encore, d'assez près le monde politique.
La réponse à votre question n'est pas aisée, mais grossièrement, je vous répondrais ainsi:
1) Il faut que les catholiques s'engagent en politique; c'est un devoir de rebâtir la chrétienté et de lutter contre la culture de mort.
2) Cet engagement peut prendre bien des formes: la première, la plus nécessaire en même temps que la plus basique, est la prière.
3) S'agissant de l'engagement politique proprement dit, il faut distinguer: local ou national.
a) Au plan local, nous pouvons nous engager: d'une part, nous y aurons vraiment les moyens d'agir; d'autre part, nous ne serons pas contraints de trahir nos idéaux et d'abord notre foi.
b) Au plan national, je doute qu'il soit possible d'arriver à des responsabilités politiques nationales en restant intégralement catholiques.
4) En revanche, au plan national, si la politique au sein des partis nous est quasiment fermée, il ne faut pas oublier que d'autres formes d'engagements sont envisageables (de la pétition à la manifestation en passant par le think tank ou l'action sur internet). Ces formes sont dans un premier temps beaucoup moins enthousiasmantes sans doute, mais d'une part elles n'exigent pas de nous un renoncement à ce que nous sommes; et d'autre part, elles ont des chances de porter des fruits, alors que je n'ai jamais rencontré un député qui ait été capable de ralentir si peu que ce soit la progression de la culture de mort (dans l'exercice de ses fonctions de député, en tout cas).
Désolé d'apparaître peut-être un peu pessimiste, mais il me semble que c'est la vérité.
Guillaume de Thieulloy |