Merci de votre message et de votre nouvelle question que je voudrai prendre surtout comme une espérance. Je ne saurai alors véritablement lui apporter une réponse. Il m’est juste possible de dire qu’il ne faut pas obérer l’avenir et qu’il ne faut pas se limiter, sous l’effet du vertige de la nef vide – sans doute supérieur pour l’architecte à celui de la page blanche pour ceux qui ont à écrire. Il faut sans doute oser, ne pas se restreindre à construire des cénacles d’initiés, même si l’avis de celui qui règle architecte et entrepreneurs doit être aussi retenu.

Deux exemples contraires me viennent à l’esprit. Récemment, un historien me faisait remarquer la taille des abbayes construites au XVIII° siècle, en pleine crise des vocations religieuses. Quelle que soit l’évolution parfois décisive de ces abbayes sécularisées à la Révolution, certaines ont été habitées, au-delà, au XIX° siècle, par le grand renouveau du clergé et des congrégations. A l’opposé, il y a une trentaine d’années, les sœurs de l’Adoration réparatrice, dans le V° arrondissement parisien, faisaient le choix d’aliéner une bonne partie de leur monastère, dont la chapelle ou s’était converti André Frossard, au profit de l’hôpital Curie, regroupant leur communauté dans un petit oratoire. Depuis, l’adoration eucharistique a retrouvé sa faveur auprès des fidèles qui fréquentent le monastère et les sœurs ont recommencé à recruter. La chapelle des années soixante-dix s’avère étroite !

Je ne crois pas que le motu proprio de 2007 puisse avoir un effet négatif sur la pratique des églises où il est mis en œuvre. Je pense que l’expérience de ces deux dernières années le montre.