J'ai une autre question dans la continuité de ma précédente question.
La question de la nécessité de légiférer a-t-elle été posée à l'Assemblée ?
On a l'impression d'une frénésie législative galopante depuis quelques années : dès qu'un fait divers, monté en épingle par les média, émeut la population, le gouvernement propose une loi spécifique pour encadrer un fait exceptionnel.
Ce fut le cas pour la loi contre l'homophobie à la suite de la (fausse) affaire d'homosexuel agressé à l'acide. Ce fut aussi le cas pour l'euthanasie avec l'affaire Humbert.
Comment se fait-il que l'Assemblée ne fasse pas preuve de plus de sagesse et qu'elle réagisse à l'actualité médiatique avec autant de passion et d'inconséquence que le pilier de comptoir du coin ?
N'est-ce pas une inévitable déviance du système démocratique : l'électoralisme pousserait à vouloir satisfaire son électorat, quitte pour cela à agir déraisonnablement ?
L'homophobie (outre l'absurdité du terme que vous avez soulignée) n'a aucune raison d'avoir une place différente que n'importe quelle agression verbale ou physique. Pourquoi ne pas seulement condamner l'agression, sans se soucier du motif (sexiste, raciste, « homophobe ») ? Ne court-on pas le risque, faisant ainsi, de justifier par défaut les agressions non prévue dans le code (pour intolérance politique, par exemple) ?
Par ailleurs, et dans le même ordre d'idée, qu'est-ce qui doit pousser un pays à faire une loi ? Il semblerait qu'on ait quitté la recherche du bien commun pour celle de la paix sociale.
La recherche de la paix sociale reviendrait donc à satisfaire aux demandes les plus absurdes, à partir du moment où ne pas les satisfaire entraînerait des troubles de l'ordre public par les manifestations des groupes (pourtant minoritaires) qui les réclament.
Ainsi, quelle raison véritable peut-on trouver à l'institution d'un mariage homosexuel ? L'État, normalement, n'a pas à considérer les sentiments de ses membres. Que deux personnes s'aiment n'oblige pas l'État à les marier et que deux personnes ne s'aiment pas n'interdit pas qu'elles se marient (on s'inquiète seulement, et légitimement, de la liberté du consentement).
Le mariage (hétérosexuel), en tant qu'il est la source d'une famille qui va pouvoir « produire » de nouveaux citoyens dans un cadre éducatif stable représente un intérêt pour l'État : il assure la continuité de sa population et donc sa survie. Pour ces raisons, il existe des mesures incitatives (fiscales) associées au mariage.
Mais quel est l'intérêt pour l'État de légiférer sur une union homosexuelle ?
Ce n'est pas à l'État de reconnaître les sentiments qui existent entre deux être (et ce n'est pas le but du mariage). Que deux êtres s'aiment n'est donc pas une condition, ni nécessaire ni suffisante, pour que l'État officialise leur union. Par ailleurs, un couple homosexuel n'apporte rien à l'État dans la mesure où il est, par nature, stérile. Il n'y a donc aucune raison de l'accompagner des mesures incitatives qui accompagnent le mariage.
Puisque ces lois ne sont pas de l'intérêt de l'État, alors quel est leur intérêt ? Sont-elles justifiées par la recherche de la paix sociales, en dépit du bien commun ? Mais si c'est le cas, est-ce assurer la paix sociale que de céder à tout mouvement susceptible de la troubler ?
Thomas |