Pour l'essentiel, ma théorie demeure ce qu'elle était. Après tout, les chapitres supprimés n'étaient que des études thématiques sans lien nécessaire avec la démonstration des deux premières parties.
Quand j'ai publié ce livre en 1997, j'avais le sentiment que la théorie que j'exposais pouvait convenir à n'importe quel pays. Cependant, à l'époque, j'attachais beaucoup d'importance à la question dynastique française, précisément parce que je ne pratiquais pas le royalisme, je le théorisais.
C'est plus tard que j'ai compris que la pratique est en fait la mère de la théorie, ou plutôt sa grand-mère. Elle est la mère de l'expérience, qui est la mère de la théorie. Ce fut l'objet du Royalisme en questions. Mais ce livre n'a pas invalidé ma théorie du pouvoir légitime sur le plan des principes. Sur ce plan, je me considère toujours comme "légitimiste", c'est-à-dire préconisant un pouvoir légitime, mais cela n'a plus de rapport avec la querelle qui a ressurgi dans les années 80 entre un Bourbon d'Espagne et la famille du Comte de Paris. D'ailleurs le représentant de cette "tendance dynastique" n'a pas d'enfant mâle: s'il meurt, c'est le roi d'Espagne qui est saisi par la coutume ancienne. La théorie, deviendrait impraticable (pour autant qu'elle serait facilement praticable aujourd'hui!) |