Chère Madame,
Votre question est loin d'être inutile – sans parler de l'expérience douloureuse que vous relatez, mais dont vous semblez avoir su tirer un plus grand bien, puisque votre blogue vous permet apparemment d'atteindre bien des gens qui "ont soif de vérité et d'amour, mais aussi de conseils spirituels", comme vous l'écrivez.
Peut-être certaines des personnes qui vous écrivent le font-elles parce que l'anonymat d'Internet leur permet une liberté, ou de surmonter leur timidité. En fait, toutes les personnes qui ont créé un blogue ou un site de conseil sur des sujets religieux et qui y reçoivent des visites (ce n'est pas toujours le cas) relatent des expériences semblables: ce sont souvent des questions très simples, d'ailleurs, pas de grands débats théologiques le plus fréquemment, mais des questions qui sont importantes pour les gens qui les posent, et qui ne savent pas où les poser.
Bien sûr, il faut dans cette activité de la prudence et du discernement: d'abord, parce que l'on ne saurait s'improviser maître spirituel; ensuite, parce que nous ignorons beaucoup de choses sur les gens qui prennent contact par Internet – nous ne connaissons pas leur environnement social et familial, leur histoire... Mais en agissant avec délicatesse et prudence, en partageant ce que l'on peut avec des correspondants sans leur dicter ce qu'ils doivent faire, nul doute que l'on puisse être d'une grande aide. D'autant plus que la personne qui prend ainsi contact conserve toujours la liberté de suspendre la communication, ce qui est plus difficile en face à face.
Quant à votre seconde question, elle est plus difficile que la première! Je ne vais pas faire une confession publique. Mais l'expérience de tout chrétien est sans doute (?) la tension entre ses impulsions, ses envies, ses faiblesses, et l'idéal vers lequel il tend. Cela, je ne puis que le reconnaître. Le reste relève de mon examen de conscience et de la confession des péchés.
Bonne soirée!
Jean-François Mayer
|