oui J Ratzinger cite lui-même le fameux concile de Latran V (1512-1517) qui s'achève quelques mois avant le début de l'explosion luthérienne.
C'était un concile aussi "pastoral" que Vatican II puisqu'il s'agissait d'assurer la réforme de l'Eglise en sa tête et ses membres.
De fait, c'est Trente qui a assumé le travail accompli par Latran V en le radicalisant et surtout, la crise protestante "aidant", en étant vraiment appliqué.
Mon collègue Mgr Minnerath, grand connaisseur de l'histoire des conciles (cf son Que-sais-je ?, en trouverait sûrement d'autres.

On ne saurait dire que Latran V a été "oublié" car Trente renvoie à ses décrets.
Oublier Vatican II, je ne vois pas comment ... vous avez une machine à remonter le temps ?
Le discours, capital, du 22 décembre 2005 - à ce jour selon moi le principal acte du pontificat avec l'homélie à St-Jean de Latran - n'est aucunement une "non-application". Il vise à dégager une ligne interprétative pour appliquer Vatican II catholiquement, si je puis dire.
Cela s'inscrit dans des essais posés par Paul VI (1975 Evangelii nuntiandi) et Jean-Paul II (Veritatis splendor, Fides et ratio, Dominus Iesus, Centesimus annus, Evangelium vitae). De ce pape, deux motu proprio ont cette valeur "herméneutique" : parus en 1998, Ad tuendam fidem et Apostolos suos. L'un et l'autre arbitrent sur la question des "vérités à croire" et celle de la collégialité.

Le principal problème de tous ces bons textes est de les faire vivre dans le Corps mystique de l'Eglise, mystique et humain, trop humain souvent, avec sa pesanteur.
J'ai étudié au printemps avec un groupe d'étudiants de Master composé à 80% de clercs, français et étrangers, le discours-phare de Benoît XVI : AUCUN n'en avait entendu parler auparavant ...

J'imagine que dans le diocèse "pilote" de Poitiers, il n'y a pas eu beaucoup de sessions d'études sur ce texte. Mais j'espère me tromper.