cela fait partie de l'histoire de la France et donc forcément pas ailleurs.

La crise de l'Action française en 1926-27 et jusqu'en 1939 mais toujours souterraine a créé une sorte de "guerre civile" larvée entre catholiques français ; le régime de Vichy puis la guerre froide ont encore envenimé les choses.
Et comme toujours, si vous mélangez la foi avec les engagements politiques que chacun considère comme les plus nobles, vous créez une terrible machine autodestructrice.
A cela il faut ajouter, les catholiques libéraux, les héritiers du modernisme ... Tous ces réseaux existaient avant le Concile.
Quand le choc a atteint le tissu des paroisses, ils ont rejoué.
Ainsi l'abbé de Nantes est l'un des 1ers à guerroyer contre Vatican II et Paul VI dès 1964, avant Mgr Lefebvre. Or il est d'AF, a soutenu inconditionnellement l'Algérie française, a défendu l'usage de la torture etc. Il dispose d'un réseau, d'un bulletin qui devient vite une tribune pour attaquer le Concile. L'ironie est qu'il n'est jamais allé au schisme, même s'il est frappé d'interdit désormais. L'autre ironie est qu'il n'a jamais considéré le "combat pour la Messe" comme essentiel ! Ses fidèles sont engagés à aller dans leurs paroisses ...

Ceci posé, il ne faut pas oublier :
1) une crise religieuse a d'abord des causes religieuses. Ce qui veut dire que les raisons pour être tradi en France, en Allemagne, à Chicago ou au Bénin sont pour l'essentiel les mêmes.
2) que ces réseaux ont vieilli et ont progressivement passé le relais à d'autres structures : la FSSPX s'est toujours tenue à distance d'une labellisation politique précise ; les instituts Ecclesia Dei et les multiples associations laïques n'entretiennent pas forcément de lien avec les anciens réseaux.
3) que veut dire en 2006 être pour l'Algérie française pour un jeune alsacien de 25 ans qui va à la messe traditionnelle ? rien.

Ces réseaux ont simplement été un maillon de cette longue histoire à un moment donné. Je pense qu'aux USA le combat pro-life a dû jouer ce rôle.