Cher Monsieur
Il me semble que vous avez raison. Ce qui est nouveau est que nous avons affaire à un arianisme qui ne s’avoue pas lui-même. Arius et ses disciples ne craignaient pas de proclamer que Jésus Christ n’était qu’un homme. La doctrine qui s’exprime dans un certain nombre de parcours catéchétiques, de livres, d’homélies, ne va pas jusque là dans la mesure où elle ne nie pas explicitement la divinité de NSJC. Reste qu’elle y conduit, comme y conduisent plus franchement encore des œuvres comme le Jésus de Jacques Duquesne ou la série Corpus Christi (et ss) à la télévision.
Le modernisme a ceci de particulier, dit Saint Pie X, que c’est une hérésie qui ne fait pas schisme. Elle ne conteste pas frontalement les dogmes, elle les mine : cela vaut en tout premier lieu pour la divinité de NSJC, Sa Résurrection, Sa présence réelle dans la sainte Eucharistie. C’est ce que j’ai essayé de montrer dans Ite Missa est en amenant mon évêque à commenter les articles du credo, et à les vider en réalité de leur contenu, comme je l’avais moi-même personnellement entendu faire, il y a une vingtaine d’années, par un vieux prêtre à Marrakech. A la fin de son sermon, il n’en restait rien. Je m’en suis souvenu dans ma pièce.
Si ce que l’on nous dit des conversions de chrétiens à l’Islam en France est vrai (il est difficile de le vérifier), on peut effectivement avoir, comme vous le dites, le sentiment que l’histoire bégaie. Il est en tout cas évident que la déchristianisation de l’Occident, qui est déjà effrayante en soi, devient plus tragique encore dans la mesure où elle intervient au moment où celui-ci est confronté à un Islam conquérant.