Abel : Cher Monsieur, vous écriviez le 8 décembre 1960 (Itinéraires n°50 – février 1961 – page 36) : « Je rends grâces au Ciel (et aujourd’hui à Notre-Dame) de n’être plus journaliste. »
C’était évidemment dans le contexte très particulier de la guerre d’Algérie, mais cela amène ma question :
Ne craignez-vous pas que l’aventure de Présent nous ait privé du Jean Madiran qui écrivit tant de chefs d’œuvres comme Le principe de totalité, La justice sociale, les deux Ils ne savent pas…, On ne se moque pas de Dieu, Brasillach, La vieillesse du monde ou L’hérésie du XXe siècle (qui reste mon préféré, mais le choix est difficile...) ?
Il est permis de rêver : nous aurions pu avoir une somme de doctrine politique et sociale, un traité des rapports de la nature et de la grâce...
Jean Madiran : Je ne suis qu’un chroniqueur. Sur la « doctrine politique et sociale » et sur les « rapports de la nature et de la grâce », je n’ai rien inventé, je me suis simplement inspiré du trésor doctrinal reçu. Si je n’ai pas fait davantage, ni mieux, c’est que je n’en étais pas capable. Mais m’occuper de Présent ne vous a privé de rien : depuis sa fondation en 1982, j’ai tout de même écrit plus d’une dizaine de livres nouveaux. |