Je viens d’assister aux travaux de l’Académie pontificale pour la Vie sur ce thème au Vatican et peux vous donner quelques éléments de réflexion sur un sujet très complexe. Le couple proportionné/disproportionné s’applique à une thérapeutique. Cela concerne le médecin au premier chef qui se doit par ses compétences scientifiques et médicales de distinguer proportionnalité et acharnement thérapeutique. Par exemple, en cas de tel cancer, il sait qu’il doit entreprendre un protocole chimiothérapique défini très précisément.
Si le traitement échoue, on peut imaginer qu’il existe une dernière possibilité utilisant un traitement nouveau dont on connaît mal les conséquences mais qui peut améliorer la situation clinique. Ici, c’est le couple ordinaire/extraordinaire qui intervient dans le discernement. Le malade peut juger que ce nouveau traitement est pour lui extraordinaire ; il a le droit de le refuser. Mais il peut aussi tenter la démarche même si elle n’est pas obligatoire.
Dans tous ces cas, il n’y a pas d’acharnement thérapeutique. En revanche, lorsqu’il n’y a plus d’espoir de guérison au regard de la médecine, vouloir de nouveau traiter le malade avec des médicaments agressifs ferait tomber le soignant dans une obstination déraisonnable qui n’est que l’autre face de l’euthanasie : une volonté de puissance qui n’accepte pas notre condition mortelle.
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