Cher Loustique,

Il me semble évident que le « dialogue » pratiqué comme il l’a été souvent fait bien rigoler les islamistes : à vue humaine, au bout de 40 ans, les résultats sont… nuls !

Dans mon livre sur le Soudan (pardon de me citer), j’ai publié une partie d’un manuscrit que l’un des initiateurs du « petit dialogue » m’avait donné. Le « petit dialogue » étant la volonté des missionnaires de tisser des liens avec les populations locales mais sans aborder les sujets qui fâchent et donc en parlant de la pluie et du beau temps ou de la manière de faire cuire le couscous.

Les missionnaires que j’ai rencontrés étaient tous des hommes d’une très grande foi et d’un courage exemplaire. Mais, lors de longues conversations, nous étions opposés sur la manière de se présenter et de présenter la Foi. Pour eux, il fallait se faire accepter, avoir une vie religieuse cachée, etc.

Personne n’a le droit, me semble-t-il, de les juger. Cependant, un jour, j’ai demandé, droit dans les yeux, à l’un des promoteur du « petit dialogue » si, en 40 ans, il avait eu une seule avancée significative, une seule conversion, une seule demande d’éclaircissement théologique ; il m’avoua que non. Je crois qu’il en était très profondément triste.

J’ose croire que s’il m’a donné son manuscrit, c’est qu’il savait que j’allais en faire état.

Prions pour tous ces missionnaires qui, à vue humaine, n’ont pas moissonné. Et, sans faire le moralisateur, regardons la poutre qui est dans nos yeux.

Thomas Grimaux