Puisque vous ne posez pas de question, j'en profite pour conclure.Ou plutôt pour ne pas conclure sur le sujet-clef de ce soir, je voudrais seulement indiquer comment concrètement on peut pratiquer ce sain et légitime communautarisme catholique et national.
Dans la dissociété et la décadence actuelles, devant le péril mortel de dilution des communautés naturelles et surnaturelles (la France dans l’Européo-mondialisme et l’Eglise dans le laïcisme et le relativisme œcuménique), le sain communautarisme implique nécessairement une dissidence, un « repli » identitaire. Loin d’être « frileux et crispé » (selon la dialectique aux réflexes pavloviens !), ce repli (scoutisme, écoles indépendantes, coopératives, micro-chrétientés…) est en vue de la mission à l’exemple de toutes les écoles d’évangélisation du passé, des premiers chrétiens aux communautés nouvelles, en passant par l’épopée médiévale des monastères. C’est Benoît XVI qui le recommande lui-même aux jeunes : « Etant donné qu’il existe une culture hédoniste qui veut nous empêcher de vivre selon le dessein du Créateur, nous devons avoir le courage de créer des îlots, des oasis, puis de grands terrains de culture catholique, dans lesquels vivre les desseins du Créateur. » Tandis que le cardinal Schönborn a parlé pour sa part d’une « alternative », d’une « société de contraste ». Et Mgr Rey, qui fonde sa pastorale sur le triptyque « identité, communauté, mission » prône une « culture de la dissidence »…
A cet égard, je me réjouis des convergences de pensées diverses comme celle de Jean-Pierre Maugendre (militant d’un bon communautarisme), de Philippe Darantière (apôtre d’une certaine dissidence), de Denis Sureau (disciple de William Cavanaugh et proche des courants anglo-saxons de Radical-orthodoxie ou des communautariens) ou Philippe Maxence (pour une écologie chrétienne au sens noble du terme et qui fait connaître le distributisme sur son blog) : avec des nuances et peut-être des différences spécifiques, nous nous retrouvons tous sur des prémisses communes qui s’apparentent beaucoup, je crois, à celles que je viens de poser politiquement pour bien vivre ensemble un sain et légitime communautarisme. Comme du reste au Forum catholique et au Salon beige ! Merci à tous.